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Causons derechef
25 octobre 2016

Pépère devant la Haute Cour ou le mauvais fils puni

Mais qu'arrive-t-il donc à Pépère, basculerait-il du ridicule dans le tragique et la lourde menace du Tribunal suprême de la République pèserait-elle sur lui ? Il aurait - horribile dictu - trahi des secrets diplomatiques et militaires devant des journalistes trop bavards. Va-t-on le traîner en Haute Cour, boudiné dans son petit costume, ayant perdu son éternel sourire de ravi de village mais gardé ses joues pendantes, portant dans sa petite serviette d'écolier les documents pour sa défense ? Verra-t-on à ses côtés le fidèle Jouyet qui n'est quand-même pas Isorni ni l'autre qui avait une "voix de bronze" ? Un garde républicain en grande tenue lui arrachera-t-il le grand cordon de la légion d'honneur dans la cour de l'Elysée devant la troupe l'arme au pied ? Comment a-t-on pu en arriver là ? Il faut remonter très loin dans le passé, jusqu'à l'enfance qui explique tout.

Ça a débuté comme ça.

Le petit François avait une collection de soldats de plomb à laquelle il tenait comme à la prunelle de ses yeux. Or quand la famille déménagea de Rouen pour Paris où leur domicile serait moins grand, le père décida de se débarrasser du superflu et malgré les supplications de l'enfant jeta aux ordures les petits soldats. Le chagrin de François se transforma vite en colère puis en révolte contre le père-tyran qui lui avait arraché son enfance comme il aurait tranché un membre. Devenu adulte, il ne lui épargna aucune avanie. En choisissant Ségolène il fit coup double : se mettre à la colle un fille d'officier c'était, en quelque sorte, retrouver sa petite armée; lui coller dans le buffet quatre enfants reconnus et non légitimes, c'était piétiner la morale bourgeoise du père. Jeune conseiller d'état il se spécialise dans les questions fiscales, or on sait depuis le procès Cahuzac et le témoignage candide de son épouse que les chirurgiens sont une des professions qui fraudent le plus. Ne parlons pas de l'adhésion au PS qui à l'époque passait pour un parti de gauche, ce fut comme un chiffon rouge agité sous le nez du père-taureau. Ultime pied-de-nez il s'implanta pour sa carrière politique à Tulle,Tulle où avaient été internés les généraux de l'OAS qu'admirait Georges Hollande. Enfin, couronnement d'une carrière habilement menée, il devient président de la république, pour ainsi dire le père de la nation. Il s'affirme enfin par cette anaphore devenue célèbre : moi président... moi président...moi, moi, moi qui triomphe enfin. Liquidé, écrasé, réduit en poussière le rival honni. Le Père est mort mais, hélas, le nouveau père devient bien vite Pépère, surnom ô combien castrateur. Rien ne se passe comme prévu : le pays s'enfonce dans la crise et le chômage, bonnets rouges et casquettes à l'envers entretiennent le désordre, les lois d'exception n'empêchent pas les attentats meurtriers, la "jungle" s'étend, les réformes sont sabotées...Mais le président s'en fout, il plane, il est enfin le "commandant en chef" comme disent les Américains. Il peut disposer à loisir ses petits soldats dans les zones de conflit et tant pis s'ils reviennent parfois dans des cercueils de plomb. Et que je te reconquiers le Mali qui fut à nous et que je brûle d'intervenir en Syrie qui fut sous notre mandat. En France il succombe sous les lazzi mais, croit-il, ailleurs il est craint et respecté. Et il se met à rouler des mécaniques et à se vanter de ses exploits comme un ancien de la Coloniale, pas de colliers d'oreilles mais 3 ou 4 méchants écrabouillés par des drones : "Père qui as voulu me châtrer, vois ton fils et admire le!". Et c'est alors que les deux journalistes qu'il avait choisis comme confidents (car la solitude du Chef est grande) le trahissent. L'occasion était trop belle pour ses adversaires : divulgation de secrets d'Etat (personne n'a encore dit "haute trahison"...). Petits soldats qui égayèrent son enfance, vous aurez perdu François et le cadavre du Père bouge encore...

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Commentaires
L
Très spirituel et très cruel aussi. Mais on retrouve notr' Pépère comme devant et maintenant, on sait le pourquoi du comment. Mais le ridicule n'envoie pas en Haute Cours.
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Z
Très très spirituel. Il n'y a vraiment rien à ajouter !
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Causons derechef
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