L'affaire Benalla s'efface peu à peu dans les mémoires, Kohler saura-t-il prendre le relais ? Je vous fiche mon billet que non : trop lisse, trop gris. Avec le premier il y avait de la flamboyance, du mélo pour faire pleurer Margot, un désir de s'élever digne des héros balzacien, de la force et de l'intelligence. Comment l'autre pourrait-il rivaliser, haut fonctionnaire en costard gris avec des dossiers sous le bras, qui ne sourit que lorsqu'on le brûle. Et pour la grivoiserie, on repassera. Qui l'imaginerait caressant les genoux de Bibi ou ou s'ébattant dans la piscine de Brégançon à la façon des tableaux de Hockney ? Non, décidément, il n'y aura pas d'affaire Kohler.

  Robuchon est mort quelques mois après Bocuse, quel tintamarre dans les médias ! On a presque atteint le niveau sonore d'un d'Ormesson ou d'un Johnny. Il est vrai que les chefs sont devenus de véritables divas qu'il faut flatter sans mesure. Chacun d'eux se croit - l'homme au chapeau noir un peu plus que les autres - le modèle du cuisinier-philosophe. Je retiendrai tout de même de Robuchon son surnom pendant son Tour de France : Poitevin la fidélité. En effet. Il mettait dans sa fameuse purée presqu'autant de beurre que de pommes de terre.

  Et pendant ce temps Badaoui, le blogueur mécréant et pour son malheur saoudien,est fustigé tous les vendredis dans sa prison jusqu'à consommation des 1000 coups de fouet auxquels il a été condamné. J'imagine que chaque fois qu'il marche au supplice il est amer à l'égard de ceux dont la mobilisation n'a été qu'un feu de paille et quelques clics sur Facebook, pour ne pas parler des gouvernements qui continuent de faire des affaires avec la famille royale, un tas de bigots sanguinaires qui met en coupe réglée le pays et, quand ils ne fouettent ni décapitent, assassinent les enfants yémenites.

  Après Benalla, d'autre éléments allogènes se sont fait remarquer. Kaaris, Booba (maintenant tout le monde sait qui c'est) et leurs séides se sont affrontés dans une boutique d'aéroport (consommation, quand tu nous tiens...) en un fake fight digne des matches de catch des années 60. Quelques bouteilles de parfum ayant été brisées et des foulards Hermès piétinés, la bande a été mise sous les verrous jusqu'au jugement prévu un mois après. Moi qui croyais que l'incarcération provisoire devait être évitée au maximum, surtout quand les inculpés présentent toutes les garanties, trop connus pour pouvoir échapper à la justice. Tiens, cela me fait penser à Tariq Ramadan qui pourrit en taule depuis des mois. Bonjour la présomption d'innocence ! Si j'avais mauvais esprit je penserais que notre justice est raciste...

  Nous nous sommes offert une canicule, mais rien à voir avec 2003 où des milliers de vieillards avaient calanché à la grande joie de leurs héritiers. Cette année grâce à Buzyn ils ont arrêté de fumer, grâce à Philippe ils conduisent à la pépère. Pétant la forme, ils ont survécu.

  Fleurit actuellement sur Internet le hashtag #Hollande2022, et ce n'est pas toujours par dérision. Sa Julie aurait-elle envie de manger dans de la porcelaine de Sèvres et de se tremper les fesses dans la piscine de Brégançon ? Le "grand connaisseur de la carte électorale" aurait-il multiplié par 100 le nombre d'acheteurs de son livre et considéré qu'il aurait là un bon socle pour sa réélection? Les dieux l'auraient-ils à ce point aveuglé pour le punir d'avoir été le pire président de la Vème république ? On se perd en conjectures. Du reste, si quelqu'un a une revanche à prendre, c'est lui : #Giscardàlabarre2022.

 Terminons sur une note légère. Anne Hidalgo a encore frappé un grand coup pour sauver une mairie qui lui échappe chaque jour un peu plus (au fait, j'ai trouvé ce surnom qui me ravit sur Facebook : la brêle de Cadix). Deux nouveaux modèles de pissotières ont été mis en place, qui font la joie des parisiens et des touristes narquois. L'une ressemble à un accessoire de film de S-F de série Z : vous êtes tranquillement à votre petite affaire quand, tout soudain, vous vous retrouvez dans le cosmos, pissant aux étoiles. L'autre évoque une jardinière que vous arrosez avec votre petite fleur. Le hasard (?) a Hollfait que les premières de ce type aient été installées dans le IV ème arrondissement. La visibilité de l'opérateur et de son outil va sûrement attirer des regards concupiscents (si j'ose dire) qui sauront apprécier, et plus si affinités. Ach, Paris, douchours l'amour...