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Causons derechef
28 mars 2016

"Ohé partisan !" : artistes et intellectuels "entrent en résistance"

Le "Monde", organe de la Pensée et de la Création, a donné la parole dans son supplément "idées" à un panel d'écrivains, artistes et intellectuels en leur demandant comment faire face à la terreur. Comme il nous avait déjà fait le coup en novembre dernier on se dit qu'on a affaire ici à un deuxième choix. Si vous voulez des noms, allez-y voir vous-mêmes...Je plaisante, il y a des gens de qualité, mais ça part dans tous les sens car beaucoup n'ont pas voulu comprendre la question et s'y limiter ou apportent une réponse à la fois inattendue et trop attendue : les terroristes ne sont pas ceux qu'on croit.

Certains enfourchent leurs dadas comme cette juriste qui ne voit un problème que dans la "dérive sécuritaire" et la "société de surveillance" qui menacent l' État de droit mais qui ne semble pas savoir pourquoi cette surveillance a été mise en place. Ou alors cette historienne très militante pour qui la résistance doit s'exercer avant tout contre la violence sociale, le profit, la concurrence, les inégalités "qui se creusent", elle passe par la lutte contre le racisme, l'islamophobie, le contrôle au faciès...N'en jetez plus, la cour est pleine. "Tes ennemis, camarade, ce n'est pas Merah, ce n'est pas Daesh, mais c'est le patronat qui se goinfre et Marine Le Pen en embuscade". Du Mélenchon dans le texte. Il y a surtout ceux qui gardent obstinément leurs lunettes roses et sont prêts à crier "fasciste !" au premier qui parle de "tabou de l'islamophobie" ou - horribile dictu - de guerre des civilisations, tous les chrétiens dolents qui ont peur d'être saisis par la haine qui fait pleurer le bon Jésus, les anticolonialistes farouches qui expliquent tout par la colonisation comme d'autres en sont restés à la traite des esclaves au XVIIIème siècle, oubliant la traite arabe. Cette indulgence pour les terroristes culmine dans le texte d'un sociologue (tiens donc...) qui, après avoir couvert les Gaulois de tous les péchés d'Israël, porte son accusation définitive et la plus grave : il les accuse, dans un paradoxe fichtrement outré, de séparatisme. La majorité ferait donc sécession et non la minorité, en quelque sorte "on n'est plus chez nous"...La palme de l'esprit bisounours revient, elle, à une écrivaine (sic) belge qui habite depuis des années un quartier où les terroristes ont trouvé refuge, un quartier formidable où tout le monde se hèle par son prénom, Ali ou Geneviève, où les voisins serviables balaient votre trottoir, cherchent votre chat perdu ou vous offrent des gâteaux pendant le Ramadan (ah, ces gâteaux de Ramadan, poisseux de miel, ça m'évoque les "mamans" qui vont, voilées ou non, à l'école, faire connaître aux petits camarades de leurs enfants la cuisine du pays). Tous frères dans ce quartier carbonnade-couscous, comment diable les terroristes qui sont plutôt chawarma-pizza ont-ils pu passer inaperçus ? Notre romancière n'a pas beaucoup le don de l'observation. 

Heureusement tout n'est pas du même tonneau. Merci à Philippe Forest qui rappelle avec pertinence qu'en France le mot "résister" a une histoire liée à la seconde guerre mondiale et qu'il faut en user avec parcimonie. Les "vrais" résistants se sont battu avec des armes et ont risqué leur vie. Comme cette guerre (il emploie le mot) est aussi une guerre de mots et de propagande, il appelle aussi à refuser tous les discours esthétisant la violence pour la justifier qui avaient fleuri après le 11/09 notamment. L'historienne Annette Wievorka souligne qu'il ne faut pas se tromper d'ennemis et évoque ce qui s'est passé en 1980 lors de l'attentat de la rue Copernic : une forte mobilisation contre l'extrême-droite qui "recommençait à tuer des Juifs" jusqu'à ce qu'on découvre la piste proche-orientale. Même phénomène après les premiers assassinats de Merah dont les victimes étaient d'origine maghrébine (hein, Caro...). Un écrivain belgo-marocain ayant vécu sa jeunesse à Schaerbeek se rappelle comment il devait résister aux grands frères le poussant à la délinquance et aux imams qui l'auraient bien envoyé voir en Afghanistan s'ils y étaient. Les uns et les autres ont d'ailleurs fini par s'unir ad majorem Dei gloriam...Daeninckx à qui la banlieue colle au corps  a vu la chape de plomb de l'islamisme tomber sur son Aubervilliers et dénonce les compromissions électoralistes de l'extrême-gauche avec leur groupe. Attitude courageuse et risquée, mais que dire de celle de Boualem Sansal ! Ce garçon doit être suicidaire à tendre ainsi le cou au cimeterre des assassins. Il marche au canon contre les salafistes et les roitelets du Golfe. Il n'a pas peur de les nommer et de parler de guerre et il résume ainsi sa position : résister, c'est attaquer. Il faut se battre, dût-on verser son sang, ne pas se laisser égorger comme des moutons. Et il conclut ainsi son texte :" Aux armes, citoyens, formez vos bataillons, est-il toujours l'hymne de ce pays ?". Les ex-colonisés qui nous donnent maintenant des leçons de patriotisme et de courage, décidément ce pays va bien mal...

 "

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Commentaires
P
Correction, sur base d'une info, donc, on demande son avis à tout le monde et aux intellectuels bien en cours (même phénomène ici...)
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P
Cela me semble assez réaliste comme description de la réalité des attentats (puisqu'il y en a... Même si ça n'empêche pas les gens de partir en vacances) et en plus décrit avec humour. Les media c'est cela aussi, sur base d'une partie de l'info (le reste passant doucement à la trappe, comme l'équivalent de votre loi sur le travail, nous allons passer sans coup férir de 38 heures semaine de travail à 45 heures semaine, pour le même tarif, en Belgique) - voilà qui ne va pas donner de travail en plus aux jeunes -non pas de banlieues, chez nous, les banlieues sont bobos et riches- mais des quartiers plus défavorisés...<br /> <br /> <br /> <br /> Je me suis demandé qui était la romancière belge (sic) enfin, écrivaine à laquelle vous faites allusion? Notre Fabienne nationale, alias Amélie Nothomb? Mais je ne savais pas qu'elle se prononçait sur ce genre de question... Ceci dit, si on connaît ses voisins, ça peut se passer comme ça. Genre carbonnades-couscous. Mais comme le Bruxellois est plutôt individualiste et serait assez du style à traverser la rue pour ne pas devoir dire bonjour à un voisin, ce n'est quand même pas très répandu... <br /> <br /> <br /> <br /> On a même un président de la Ligue des DDH qui, sous couleur d'aller faire ses dévotions à la Bourse (au centre de Bruxelles) un jour de manif interdite, s'est fait arrêter, je dirais, exprès, par une police survoltée depuis le 22 mars et fait maintenant un foin de tous les diables. Je gage qu'il ne se préoccupe pas beaucoup des victimes du 22 mars qui sont encore dans les services d'urgence et les hôpitaux ou en convalescence chez eux pour les plus chanceux.
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L
J'avoue être de plus en plus agacé par ces discours alarmistes. la France fout le camp, tout fout le camp, la guerre contre les terroristes, contre lés migrants (sic), et pourquoi pas contre les coiffeurs, les taxis, les supermarchés, les paysans, les coopératives, les abattoirs, les garçons de café? La France compte environ 65 millions d'habitants. qui peut croire que 50, 100, 200 même terroristes vont détruire notre société ? que 30mille immigrés fuyant la guerre vont noyer 65 millions d'habitants ? Même le nombre de morts sur les routes autrement plus important que ceux dus aux terroristes n'arrête pas les départs à la neige, à la campagne, à la mer, en weekend.... Alors, s'il vous plaît, arrêtez !
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