J'ai failli m'étrangler quand j'ai lu dans un article sur le sort des Roms dans l'ex-Europe de l'est : "Seule la Hongrie de Viktor Orban a adopté une législation introduisant des quotas de Roms dans les emplois, les contrats publics et les assemblées politiques". Comment, c'est ce même pays qu'on dit raciste, xénophobe et fasciste pour faire bonne mesure ? Manuel Valls va en rougir de confusion ! Pourtant le tableau que la presse quasi unanime dresse de la Hongrie est aussi effrayant que repoussant : un état tombé sous la coupe de milices ultranationalistes qui paradent comme les SA en Allemagne dans les années 30 avec la bénédiction d'un gouvernement  qui piétine tous les droits et toutes les libertés. Je ne suis pas un fan d'Orban ni des excités de Jobik mais enfin celui-ci a été porté au pouvoir par une très large majorité de ses concitoyens et rien ne prouve qu'il soit en opposition avec ceux qui l'ont élu. On lui reproche notamment une réforme de la constitution qui oterait des pouvoirs à la Cour constitutionnelle. Peut-être, mais le problème du "gouvernement des juges" se pose pour toute démocratie et l'équilibre des pouvoirs n'est pas toujours facile à trouver. On condamne surtout son nationalisme qui lui fait accorder des droits de citoyens aux 3.500 000 Hongrois qui constituent des minorités dans les pays voisins. Peut-on l'en blâmer quand l'infâme traité de Trianon, au mépris du principe des nationalités édicté par Wilson, dispersa une partie de la nation hongroise dans les pays voisins. C'est peut-être la culpabilité française dans ce forfait - Clemenceau qui avait un demi- siècle de retard en matière de politique étrangère voulait dépecer l'empire austro-hongrois - qui explique son actuelle magyarophobie. Ces minorités hongroises ont très souvent été persécutées, dans la Roumanie de Ceaucescu ou la Slovaquie de Meciar par exemple qui ont essayé de les priver de leur langue et de leur culture. Toutes ces belles consciences manquent un peu de vergogne : elles se se sont manifestées  moins bruyamment pendant les 40 ans où le pays a subi le joug du communisme, fût-il du goulasch. Alors un peu de pudeur et de respect ! Cette nation qui nous a donné Liszt et Sandor Marai, le goulasch et combien de grands cinéastes hollywoodiens dans les années 30-40, qui s'est battu héroïquement en 56 contre les chars russes, le mérite !