Je constatais à la fin de l'année dernière que je me plongeais de plus en plus dans mon passé. Cela ne s'est pas arrangé, la vieillesse est un toboggan... Tout y a été prétexte, à commencer par les souvenirs des présidentielles. La première m'a permis d'évoquer le ballotage surprise du Grand Charles dû à la présence du "kennédillon", dents blanches, haleine fraîche, et aussi la première tentative de Mitterrand qui devra attendre16 ans et enfin le pathétique Marcel Barbu (a-t-on idée de s'appeler comme ça!) sanglotant à l'écran où De Gaulle sautait comme un cabri. Puis ce fut 1969, la gauche dans les choux à l'exception du PC au pinacle grâce à Duclos qui avait l'accent de Jean Lassalle. Pour la première fois l'extrême-gauche avait un candidat, le soldat Krivine, mais la grande question fut : qui a les plus grosses fesses, Poher ou Pompidou? 2022 a été aussi l'année de la guerre qui a bouleversé notre monde et ça n'est aps fini. J'en parle par la bande en expliquant en long et en large pourqoi je suis devenu anticommuniste depuis 1956 et (surtout?) antirusse. De Budapest à Prague et de Kaboul au Donbass, la grande puissance impérialiste, c'est la Russie. Rognons les griffes de l'Ours!

Bon, j'ai quand-même parlé un peu de nos présidentielles, d'abord d'un étonnant sondage quelques semaines avant, qui mettait "Jeune et jolie" à 28% et Jadot à 20. Plus dure a été la chute...Puis il y a eu la palpitante attente d'un premier ministre, enfin "une" puisque il fallait une femme pour protéger des coups le godulereau. C'est peu dire que j'ai été déçu : j'attendais Marlène et on a eu Borne, parfait prototype de l'énarque avec un parapluie dans le c.. (soyons juste : elle ne s'en tire pas mal jusqu'à maintenant). Macron a raté une bonne occasion de faire taire les rumeurs sur sa sexualité et nous aurions eu une première ministre dont les appas et le regard de feu auraient fait fondre tous les ennemis de la France et du gouvernement. Caramba! encore raté! Après les présidentielles, les législatives qui ont confirmé la déconfiture du Godelureau. Son humiliation nous a valu un moment de silence de sa part rempli par le choeur des pleureuses : les représentants des "déplorables" faisaient leur entrée en nombre à l'Assemblée qui leur était interdite depuis Mitterrand. Les idées les plus nauséabondes allaient-elles triompher, les mosquées flamber et la fraternité cesser de régner dans les "quartiers"? nos moralistes patentés s'en sont donné à coeur joie. Mon dernier texte sur le meurtre de l'Escarène devrait leur donner à réfléchir : la tension est grande dans le pays et ce genre d'incident se multiplie.

Trois textes ont un ton nostalgique. J'ai modestement intitulé l'un d'eux "The queen and I" puisque nous nous sommes marqués à la culotte depuis mon enfance : séjours linguistiques, attentats de l'IRA, Malouines, belles-filles délurées...l'annus horribilis fut un sommet, avant que la sérénité ne revienne et que la reine ne s'éteigne dans le respect général. Mais j'ai surtout évoqué mon enfance villageoise entre instituteur et curé à vrai dire plus celui-là que celui-ci, nous étions une famille laïque mais allions à la messe. Je ne vous fais grâce de rien : la procession des Rogations, le mois de Marie, le poêle allumé chaque matin par l'instituteur, la maxime de morale soigneusement écrite au tableau puis illustrée par un récit , l'odeur d'encre et de craie, le garde-champêtre faisant ses annonces à la sortie de la messe du dimanche, et aussi tous les artisans et commerçants qui disparurent peu à peu (la dernière fois que j'y suis allé, il n'y avait plus qu'un distributeur de pain dans le village!). Curieux, cette nostalgie, je n'ai pas été spécialement heureux (ni malheureux) dans mon enfance et mon adolescent, je vis maintenant à Paris et je ne m'imagine pas vivre ailleurs. La retombée en enfance, il faut croire...

Ah oui, au fait, et 2023? Ne rêvez pas : la guerre ne s'arrêtera pas, les dictatures prospéreront et réprimeront férocement les populations, l'inflation dévorera vos maigres économies, l'air deviendra irrespirable et Macron sera toujours là.