L'Assemblée nationale vient de connaître un évènement extraordinaire, la preuve on en a parlé pendant 3 jours. Je rappelle les faits : un honorable parlementaire RN en a interpellé un autre,LFI, qui discourait sur un bateau d'immigrés clandestins s'approchant de nos côtes. En quels termes ? Là les avis diffèrent. Certains ont entendu le premier dire sans aménité à son collègue (dont on rappelle qu'il est d'origine africaine) : "Va donc, eh mal blanchi, retourne en Afrique et cesse de manger notre pain!). D'autres, moins imaginatifs peut-être, l'ont entendu lui dire :"Retourne en Afrique", enfin quelques-uns ont entendu "Qu'il y retourne" (phrase figurant au verbatim de l'assemblée), le "il" désignant ici le bateau dont venait de parler l'orateur et non celui-ci. Ces derniers ont grammaticalement raison, mais politiquement tort, on ratait là une bonne occasion de combattre le fascisme à peu de frais et de neutraliser un parti qui ne doit sa légitimité qu'à ses électeurs. Vous imaginez la bronca! Chacun s'est drapé dans sa dignité et son antiracisme le plus pur pour faire la leçon au galopin et à ses séides. Le président lui-même, qui n'avait pas grand chose à faire, a mis son grain de sel. Ne manquait que le pape, mais sa douleur au genou ne lui arrache actuellement que des "porca miseria". Chacun y est allé de son "le racisme n'a pas sa place à l'Assemblée nationale" (ce qui lui laisse un vaste champ libre) et le délinquant a été sévèrement puni d'un mois de vacances parlementaires. D'ailleurs, ce mal embouché, regardons le d'un peu plus près. Il se nomme Grégoire de Fournas de Brosse, un aristo à double particule dont le prénom évoque la chouannerie. Dois-je en dire plus? Il possède un "château" dans le Médoc et avec un cynisme qui choquera les honnêtes gens y emploierait de la main d'oeuvre étrangère. Tout le reste vient avec : catho, père de famille nombreuse... (je vois votre nez se plisser et l'horreur se peindre sur vos visages). Creusons un peu : cette aristocratie bordelaise (et la grande bourgeoisie commerçante), comment s'est-elle enrichie avant la Révolution? vous y êtes, le commerce de bois d'ébène. Rien ne prouve que les Fournas de Brosse...certes, certes, mais il faut aviver les tons du tableau et laisser son imagination battre la campagne. Du reste rien ne prouve non plus que le coupable l'était vraiment et que son intervention avait le sens que le vertueux bureau de l'Assemblée lui a donné. Pour abattre la Bête immonde, il ne faut pas y aller avec le dos de la cuillère, que diable, et savoir passer par-dessus certains scrupules sans vergogne!