Chaud, chaud, chaud, l'automne sera chaud
Mon sentiment en entendant hier soir les premiers résultats a été - honte à moi - la schadenfreude : Macron qui voulait nous "emmerder", nous les Gaulois réfractaires, et qui croyait nous tenir sous son charme, venait d'être humilié et de montrer qu'il n'était qu'un colosse aux pieds d'argile emperruqué. Et ce n'est pas tout, beaucoup de ses séides avaient été battus : Richard "Mutuelles de Bretagne" Ferrand (le président de l'Assemblée nationale, excusez du peu), Christophe "poker" Castaner, son âme damnée, Amélie de Montchalin, cette grande bringue au regard halluciné chargée de la transition écologique comme elle l'aurait été de la production industrielle, Brigitte Bourguignon qui n'est rien ou pas grand chose...Je ne suis pas loin de qualifier ce qui est arrivé de "divine surprise" : nous allions nous payer 5 ans supplémentaires de Macron, avec ses foucades, ses obsessions et ses caprices d'enfant gâté, il ne pouvait être battu par un vieux renard d'une gauche épuisée ou par une droite déliquescente, et puis patatras! Il perd la majorité, Mélenchon le talonne presque, sans toutefois"déferler", la droite ne s'est pas effondrée et l'extrême-droite - horriblile dictu - avec 89 députés fait mieux qu'obtenir le groupe parlementaire qu'on lui accordait avec condescendance. Je reviens sur cela qui me paraît, comme à la plupart des analystes politiques, important. Malgré un type de scrutin qui le désavantage, le RN devient le troisième groupe de l'Assemblée. Il est peut-être temps de faire rentrer dans la communauté nationale ces gens, des millions, qu'on en a exclus avec mépris et qu'on se refuse d'entendre. Leur parti propose de mauvaises solutions à de vrais problèmes ? Soit, mais alors qu'on leur en propose d'autres et qu'on ne se contente pas de les combattre en fronçant le nez. Marre d'entendre et de lire l'adjectif "nauséabond" dès qu'on parle d'eux. Pour un peu, on dirait que les pauvres puent, car la plupart d'entre eux le sont. Si un jour ils s'en prennent directement aux petits marquis à trottinette (bon, je caricature moi aussi...) il ne faudra pas s'étonner. Rappelez-vous Hilary Clinton et les "déplorables"...
Mais quid maintenant ? Je ne pense pas qu'il dissoudra une assemblée qui semble ingouvernable, il risque de rater son coup et de tout perdre, mais ce sera sportif... Déjà la NUPES annonce une motion de censure le 5 juillet pour la déclaration de politique générale, ce qui s'appelle tirer plus vite que son ombre et n'a aucun sens. Accessoirement l'ineffable Sandrine Rousseau et quelques autres "sorcières" ont promis d'accueillir Damien Abad par de vigoureuses protestations (pas façon "femens" tout de même), ce qui est un nouvel attentat à la présomption d'innocence. On peut imaginer que les amendements-bidon se succéderont pour bloquer les débats, que les motions de censure se multiplieront. Evidemment, il peut s'en sortir par des alliances, soit par contrat, soit au coup par coup, mais ça n'est jamais bien solide (voir infra). On pense bien sûr à la Droite, partisane de la réforme des retraite et soucieuse du déficit qui s'est creusé avec le "quoi qu'il en coûte". Le moins qu'on puisse dire c'est qu'Aurélien Pradié, jeune loup qui monte, n'a pas manifesté un grand enthousiasme et les traîtres sarkozystes ne se sont pas manifestés. Les alliances, d'ailleurs, parlons-en. Dans son propre camp un supplétif philippin voudrait qu'on vidât Elisabeth Borne pour la remplacer par un Premier ministre de droite (suivez mon regard). Et chez Méluche, ça ne va pas mieux :Fabien Roussel a tiré les premières salves et a été relayé par Jérôme Guedj. Ils disent en gros que l'alliance, c'était pour être élu, mais après chacun reprend ses billes. Bref, on n'a pas fini de s'amuser, on vous avait promis du disruptif, vous allez être servis!