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Causons derechef
25 juin 2020

Justice pour Adamo

Non, ce n'est pas une coquille : j'ai trouvé sur ma page Facebook la photo  d'un 45 tours de l'illustre chanteur belge avec ce slogan. J'avoue que j'ai ri. Suis-je donc raciste? Restons sur Facebook. Alors que Laetitia Avia venait de subir une réprimande sévère du Conseil constitutionnel pour sa loi liberticide dite "anti-haine", certains ont cru bon de rappeler la vieille histoire du chauffeur de taxi dont elle aurait mordu l'oreille (?) à la suite de je ne sais quel différend. Sont-ils racistes? Il n'est pas interdit de le penser. Ils ont ri d'une anecdote, si j'ose dire, croustillante, mais celle-ci évoquait l'image du nègre cannibale, et on peut la rapprocher de la banane brandie par une fillette devant Taubira ou des cris de singe poussés par les tifosi à l'encontre des footballeurs noirs. Ajoutons à ça les lazzi qu'a subis Sibeth Ndiaye. On est en droit de critiquer ses mensonges (que du reste elle avoue), ses approximations, son ignorance parfois, mais les jeux de mots à 2 balles sur son prénom, les commentaires sur sa coiffure ou sur l'opulence de ses formes...(je ne lui passe pas, en revanche, sa vêture qu'elle ne sait pas adapter aux lieux et aux circonstances, mais là c'est une question de génération). Tiens, mais il n'y a que des femmes dans mes exemples. Sont-elles l'objet de moqueries en tant que telles ou à cause de la couleur de leur peau? ou les deux? Il faudrait y réfléchir, mais revenons à ma première question :" suis-je raciste?". Oui, dans un sens. Je ne dédaigne pas de jouer avec les stéréotypes raciaux pour de rire, mais je ne le fais jamais en présence de personnes que cela pourrait blesser, je regarde parfois avec suspicion les jeunes de la diversité même s'il y a quelques Gaulois noyés dans la masse, je suis agacé par certains comportements : les cris, les crachats...En quelque sorte, un racisme discret mais présent, jamais agressif. Je dirais une sorte de racisme habituel, celui de la majorité silencieuse confrontée parfois à ce qui heurte ses habitudes ou sa conception de l'homme et de la société, un racisme répandu sur toute la Terre et dans tous les peuples. Ajoutons à cela que je suis agacé par le côté curé de l'antiracisme, ce qui amène une autre question : qui est contre les organisations antiracistes est-il raciste? Confessons (décidément les curés sont encore là!) une dernière faute : j'établis une hiérarchie, ou dirais-je plutôt que je manifeste une préférence, entre les cultures, mais là ça devient compliqué, d'autant que les valeurs dites universelles et qui devraient donc triompher, sont les miennes. Bon, cessons de nous étaler, et parlons d'Adama Traoré, ce que semblait promettre le titre.

  Son Antigone de soeur (à moins que ce ne soit son éminence grise) a su admirablement utiliser la mort de George Floyd et le mouvement "Black lives matter". Elle a établi un parallèle entre le cas de ce dernier et celui de son frère pour montrer qu'en France il y avait comme aux USA un racisme d'état dont étaient victimes les minorités. Or le chiffre ahurissant de "bavures" mortelles dues à la police américaine n'a rien à voir avec celui de la nôtre. Admettons que celle-ci traque plus souvent des jeunes (car il s'agit presque toujours de jeunes) des minorités, mais c'est parce qu'ils tombent plus souvent dans la délinquance pour des raisons socio-économiques qui sont un autre sujet. Si les arrestations sont parfois brutales, c'est qu'on n'a pas affaire à des enfants de choeur, ce qui d'ailleurs  était le cas de Traoré, accusé notamment de viol sur la personne d'un de ses codétenus et de trafic de drogue, ce qui semble presque une peccadille. Evidemment - tout se sait sur les réseaux sociaux - des petits curieux sont allé voir de plus près la famille qui ne brille pas par sa vertu ni son respect de la loi, à commencer par le père qui bafoue les lois de la République en étant polygame. Il y a donc eu controverse sur les causes de la mort d'Adama Traoré, plainte, des années de procédure, d'expertises, de contre-expertises, on ne peut dire que la Justice ait cherché à enterrer l'affaire. Quelle que soit la décision qui sera rendue, nul ne pourra prétendre qu'on l'aura prise à la légère. Mais j'ai bien peur que le slogan "justice pour Adama" ne recouvre autre chose et ne soit devenu le cri de guerre des "Indigènes de la République" et autres organisations de la même farine qui exigent notre repentance pour notre passé colonial et esclavagiste, avec effacement de toutes ses traces et même de fortes indemnités pour les descendants de ses victimes. Vaste sujet que j'aborderai peut-être un autre jour sans battre ma coulpe. 

 

Commentaires
L
A la lecture du récit judiciaire du "gentil" Traoré et de sa famille, je serais enclin à penser que c'est la société qui est la victime mais l'époque est à la victimisation permanente. Quant à l'esclavage, je ne saurais donner raison aux esclavagistes blancs mais ils n'auraient pas fait fortune sans la vente par des noirs des esclaves récupérés lors de razzias, noires, chez leurs voisins, noirs. Pourquoi les anti-esclavagistes ne vont-ils pas manifester sous les fenêtres des trafiquants libyens, marocains et autres des africains noirs qui tentent de passer en Europe ?
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