Le nouveau slogan de Macron : on est chez nous!
Les bras m'en tombent : Macron qui se fait le porte-parole des gueux, des obscurs, des fumeurs de clopes, des petits Blancs de la périphérie (là, Rokhaya Diallo réprime un haut-le-coeur) et renie sa classe, celle des bourgeois mondialistes qui vivent heureux au coeur protégé des grandes métropoles. Écoutez-le fulminer devant les parlementaires LREM : "La question est de savoir si nous voulons être un parti bourgeois ou pas. Les bourgeois n'ont pas de problème avec ça [l'immigration], ils ne la croisent pas. Les classes populaires vivent avec." (beaucoup baissent la tête dans l'assistance). Ou encore :"[La lutte contre la délinquance, les agressions, les cambriolages ou l'immigration relèveraient d'un enjeu social pour les quartiers défavorisés], les bourgeois de centre-ville, eux, ils sont à l'abri.". Et, pour finir, il appelle à se méfier des "bons sentiments". Et ce n'est encore rien. En petit comité, il aurait souhaité "en termes crus" qu'on expulse plus de sans-papiers albanais". Ces "termes crus" me laissent rêveur : les aurait-il traités d'ongulés ou de b.....de chèvres? Il a même eu la cruauté de faire dire à Sibeth Ndiaye rendant compte du dernier Conseil des ministres "Face aux vagues migratoires qui s'annoncent nous devons armer notre pays". Et de s'inquiéter d'un droit d'asile détourné de sa finalité : les Georgiens viennent se faire soigner en France et les Comoriennes y accouchent...Et dire que naguère il donnait des leçons de morale à Salvini, et que tout récemment son parti protestait au Parlement européen contre l'appellation "protection du mode de vie européen". Que s'est-il donc passé ?
Oh, c'est très simple, il a lu l'enquête annuelle "Fractures françaises" avec le concours de la fondation Jean-Jaurès et de l'institut Montaigne, des garants moraux incontestables, et quelques réponses ont dû le faire réfléchir. Par exemple celle-ci : à la question "la mondialisation est-elle une chance ou une menace pour la France, 57% des Français répondent "une menace". Pire encore : quand on leur demande si leur pays doit se protéger du monde ou s'ouvrir à lui, 61% veulent s'en protéger. Rien qu'une bande de rentiers frileux, de gilets jaunes qui ne sont jamais sortis de leur trou, d'indécrottables xénophobes qui ne méritent pas un président qui recueille l'admiration du reste du monde. Et quand on les interroge sur l'immigration, c'est bien pire. 64%, je dis bien 64%, considèrent qu'on ne se sent plus chez soi comme avant (allez donc dire dans une salle des profs ou dans un café branché "on n'est plus chez nous", et vous verrez le tollé). Et, last but not least, car après tout c'est là que le bât blesse, Les 2 tiers (excusez du peu) pensent que les immigrés ne font pas d'efforts pour s'intégrer (cette opinion a gagné 8 points en 3 ans). Peu importe s'ils ont tort ou raison, s'ils sont victimes de leur perception grossière d'êtres incultes ou des fameuses sirènes du RN, le président a vu l'état de l'opinion et en a tiré les conclusions qui s'imposent : il ne peut être réélu (et accessoirement gagner les municipales en se coupant du peuple, fût-il un peu ethnos sur les bords, il faut donc au moins faire semblant de le suivre là-dessus (les mesures concrètes de contrôle aux frontières ou de lutte contre le détournement du droit d'asile, on verra...). Dans le même temps on donnera un os à ronger à la gauche sociétale, la PMA (de toute façon la majorité des gens est pour). Marine Le Pen pourra bien dire que c'est du Canada dry, c'est comme ça qu'on obtient d'excellentes élections avec les recettes du vieux Monde.