Michel Sapin, Denis Baupin, vieux cochons ou boucs émissaires ?
Les faits ne sont pas établis mais sont suffisamment connus. Il y a quelque temps, poussé par le démon de midi, Michel Sapin, ministre de la République, aurait tiré sur l'élastique du pantalon d'une journaliste pour voir la couleur de sa culotte ou peut-être dans le secret espoir qu'elle n'en ait pas. L'affaire en resta là. Provisoirement. Quant à Baupin, plus jeune mais pas moins fringant, il jouerait dans la cour d'un DSK si on en croit son tableau de chasse dont les trophées les plus anciens remontent à la fin du siècle dernier et iraient du sms porno au vaudeville dans un bureau ("je courrai plus vite que toi, s*****, je n'ai pas encore baissé mon pantalon"), mais c'est la dernière scène qui a tout déclenché : il aurait tenté d'embrasser une collaboratrice en lui empoignant les seins (détail qui a son importance). Dès que la chose fut révélée, ce fut un concert d'indignations vertueuses dont le sommet fut atteint par Don Bartolone qui lui demanda de démissionner de son poste de vice-président (vice-président, que c'est amusant !) de l'Assemblée nationale. Bartolone en professeur de morale, j'aurai vécu assez longtemps pour voir ça. Quant au choeur des pleureuses il plaint la pauvre Emmanuelle qui n'avait pas besoin de ça (le premier qui ose prononcer le mot schadenfreude aura affaire à moi). Après l'avalanche de révélations sur la pédophilie des prêtres on va encore dire que les Français ne pensent qu'à la bagatelle. Mais, répétons le, l'un et l'autre doivent bénéficier de la présomption d'innocence, d'autant que l'affaire paraît bien douteuse.
Qui, en effet, a révélé les turpitudes supposées de Baupin ? Mediapart. Qui, d'autre part a été une des premières à monter au créneau ? Carloline de Haas avec le sens de la nuance qu'on lui connaît et brandissant une pétition contre l'impunité des hommes politiques. Tiens, tiens...La donzelle en question a été avec Edwy Plenel, grand ami des musulmans, une des plus farouches avocates des jeunes pleins de sang qui s'en sont donné à coeur joie dans la nuit de la Saint-Sylvestre, à Cologne. Ses principaux arguments étaient que les populations indigènes en faisaient autant et que de toute façon un immigré est par essence une victime intouchable. Or ces révélations en rafales montrent que des notables "blancs" ont aussi des "comportements inappropriés" sans avoir l'excuse de la misère économique et sexuelle. pas de "stigmatisation, donc, ni d'indulgence pour les vieux cochons. Le tour est joué et la manipulation de l'opinion accomplie. Elle s'appuie sur des témoignages dont certains remontent à presque vingt ans. C'est presque aussi sérieux que ceux qui dans les affaires de pédophilie datent du pontificat de Pie XII. Allez savoir la couleur de votre culotte courte...Et pourquoi des femmes qui connaissent les lois et vivent dans un milieu de libre parole se sont elles tues des années ? Je ne suis pas un maniaque du soupçon, mais enfin il faut se rappeler que ce n'est pas tant le message qui compte que "d'où ça parle" comme on disait dans les années 60.