La semaine de Cotonet : la religion et ce qui va avec ou "Quand en finira-t-on avec ces n.. d. D... de ratichons !"
De nouveau les paysans bretons brandissent leurs fourches, font flotter les étendards "gwenn ha du" et repeignent leurs bonnets (cette fois ils sont roses, c'est à de semblables choses qu'on voit l'évolution des moeurs...) : le porc se vend mal. Il y a pourtant un moyen bien simple d'aider ces modestes fermiers dont les porcheries aux suaves odeurs de campagne sont un des charmes de cette belle région (ça c'est pour l'Arcoat, en Armor ça sent les algues vertes) : plus de cochon dans les cantines scolaires ! Quand on sert du boeuf, vous avez le choix entre le rosbif sanguinolent ou la semelle de facteur, le veau est blanchâtre et insipide. Le poulet ? Autant mâcher du coton hydrophile. La dinde est si infecte qu'on la recouvre de sauce. Du cochon, vous dis-je ! Qui a jamais tordu le nez devant saucisses, jambon, côtelettes, voir andouilles ? Les musulmans et les juifs, dit J-l Bianco qui ne laisse rien passer. Qu'à cela ne tienne, on a trouvé la solution : des menus végétariens, c'est simple et bon, je peux en témoigner moi qui aime trop les cochons pour en manger. Par flemme et facilité on fait l'impasse sur le cochon qu'on ne trouve jamais au menu et ce qui est vrai dans les cantines l'est aussi sur les vols internationaux où - sauf en Asie - on n'en sert pas. Imposons le cochon sur "Air-France" et dans les casernes aussi, avec ses deux casquettes Le Driant devrait pouvoir le faire...
Tiens, au fait, l'abattage rituel est toujours autorisé en France et, qui plus est, s'étend. En effet les abattoirs, en particulier dans la région parisienne, par simplification et dans un souci de rentabilité, ont mis tout le monde sur le même pied, si j'ose dire : égorgement sans étourdissement préalable. Les parlementaires qui ont voté une loi reconnaissant que les animaux sont des êtres sensibles ne semblent pas voir la contradiction entre leur position philosophique et cette boucherie. Des pays européens (la plupart de culture protestante, comme par hasard) ont eu le courage d'abolir cette ignominie, la France ne semble même pas y penser.
Curés, rabbins et imams sautent de joie : le camp laïque se déchire. Si je comprends bien cette guerre picrocholine, elle opposerait les Laïcards, c'est-à-dire la vieille garde radicale et franc-mac que représente assez bien Jean Glavany, socialiste-cassoulet dont l'inspirateur est le petit père Combes, à la laïcité new look infestée par les chrétiens de gauche et les antiracistes à tout crin. A la tête de cette faction, qui se réclame de la tolérance briandiste, le R.P. Jean-louis Bianco. Mais, me direz-vous, que viennent faire là-dedans les antiracistes ? Vous comprendrez immédiatement en voyant que Caroline Fourest enfourche son blanc destrier et se coiffe de son heaume pour courir sus à l'ennemi : le mahométan pour qui l'Observatoire de la Laïcité est tout indulgence. Si on le laissait faire le voile fleurirait dans nos cités comme pâquerettes au printemps entraînant dans son sillage le niqab abhorré, la merguez détrônerait la saucisse de Toulouse (capitale du radicalisme bouffe-curé) le chant du muezzin remplacerait le grégorien dans les églises désertées. Les uns brandissent le "vivre ensemble" qu'ils n'expérimentent guère, les autres font de la liberté des femmes un étendard, du terrorisme un repoussoir et ils n'ont pas peur de passer pour des "alliés objectifs" d'une diablesse, Marine Le Pen. Avoir réduit les autres religions, même si elles ont parfois quelques soubresauts, ne signifie pas qu'on triomphera de celle-ci. Elle a le vent en poupe, des masses derrière elle, unissez-vous et menez le bon combat !
Terminons sur un fait-divers qui a fait du bruit : la tentative d'assassinat, à Marseille, d'un professeur dans un lycée juif par un adolescent d'origine turque se réclamant de l'Islam. On a rappelé à cette occasion qu'agressions, insultes et crachats dirigés contre des Français juifs sont courants, du moins contre ceux qui portent une kippa. D'où le débat et même la polémique entre ceux (dont le grand rabbin de Marseille) qui prônaient la prudence et l'effacement et le remplacement de ce"signe religieux" par un autre couvre-chef et ceux qui assumaient leur identité et ne voulaient pas céder un pouce de terrain. Certaines bonnes âmes ont demandé que les goys manifestent leur solidarité en portant un chapeau. Je n'ai pas suivi l'affaire mais il ne semble pas que ces manifestations aient été nombreuses, y compris sur les stades de foot. Du reste ceux qui n'auraient pas couvert leur tête seraient-ils passés pour antisémites ? Tout cela est bien délicat même s'il y avait pour les Français non-juifs moins de risques à le faire qu'à arborer l'étoile jaune en 1942. En tout cas il ne faut pas s'étonner que de plus en plus de Français juifs fassent leur alyah. La religion n'est évidemment pas seule en question dans cet antisémitisme arabo-musulman, mais c'est encore une preuve que le "vivre ensemble" ne se décrète pas quoi qu'en disent les associations bien-pensantes et les partis politiques convenables : de tels évènements dans une ville "creuset de toutes les populations", celle de "Plus belle la vie", il y a de quoi désespérer...