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Causons derechef
13 septembre 2015

Après "Ecologistes !" les partis politiques s'emparent des signes de ponctuation.

Avec leur point d'exclamation les duettistes comiques de "Écologistes !" ont su faire parler d'eux et devraient inspirer leurs pairs. Il y a tout un infra-discours dans ce signe de ponctuation : "Écologistes nous sommes, nom d'un petit bonhomme, (chez les de Rugy on n'est jamais grossier) et cochon qui s'en dédit ! Écologistes garantis sans OGM, nourris au pré et au bon grain poussé à l'engrais naturel, écolos 100% pur sucre (non raffiné). Écologistes, nous le proclamons fièrement à la face du monde et ceux qui en douteraient tâteront de notre poing que nous dressons vers le Ciel en un geste de défi." Des guerriers, vous dis-je, fièrement campés, écrasant du pied les têtes de la Cosse et de la Duflot, ces gauchistes qui avancent masquées. Incontestablement le point d'exclamation booste et les autres partis devraient y penser. Ainsi "Républicains !" (il faut supprimer l'article car on apostrophe le citoyen). On entend en arrière-plan le "Ah, ça ira", on voit défiler les soldats de l'an II et l'ovrier parisien meurt sur les barricades de 1848 ou 1871, "Républicains, nom de Foutre, et ces bougres de socialos à la lanterne", c'est le père Duchesne qui gronde. Et le PS ! donc. "Socialistes, héritiers de Jaurès et Blum, tenez-vous le pour dit et n'allez pas nous traiter de social-traîtres ou gare !". Evidemment la chanson n'est pas la même au PG où le point d'exclamation fustige ceux qui sont passés avec armes et bagages du côté du Grand Capital et du libéralisme assassin. Il  lance le nom de leur parti comme un cri de guerre à la face de la Réaction.

Évidemment d'un signe de ponctuation l'autre ça varie du tout au tout, ce dont s'est avisé le journaliste vachard qui, interviewant Rugy il y a quelque jour lui a dit, faussement naïf, "Alors, vous avez créé "Ecologistes", avec un point d'interrogation...". Douter de l'attachement de Sarkozy aux "valeurs républicaines" ou des sentiments socialistes de Macron ne peut être que le fait de leurs adversaires. Même le PS, qui à la rigueur pourrait symboliser par ce ? les hésitations de son chef (contre les quotas de réfugiés, non, pour; pour la révision des traités européens, non, contre et tout à l'avenant...) et sa prudence, n'osera jamais. On peut utiliser d'ailleurs un autre signe de ponctuation pour critiquer : les points de suspension. Exemple : Parti socialiste...(Hein vous nous croyiez socialistes mais on s'est bien foutus de vous. Notre politique économique est fixée par l'Eurogroupe, nous ne faisons rien pour vaincre le chômage, nous sommes pour la loi et l'ordre mais nous continuons quand-même à nous réclamer du socialisme et vous y croyez, pauvres pommes !). Et les guillemets donc ! Le PCF (vous vous rappelez ?) est un exemple à lui tout seul. Aux temps anciens de la Guerre froide ses adversaires l'écrivaient PC"F" et l'accablaient d'épithètes malsonnantes comme "inféodé" ou "moscoutaire". Vint 1968 et la floraison de mouvements trotskystes ou pro-chinois, le malheureux devint le p"c"f. Il ne lui restait guère que le mot parti qui correspondît à une réalité...Mais, après tout, ce n'était pas si mal puisque, lorsqu'on parlait du "parti", le parti par excellence, il s'agissait du parti communiste.

D'autres signes sont déjà utilisés comme le trait d'union qui sert paradoxalement pour les scissions. Le Pen aurait dû respecter la tradition et au lieu de créer un bête parti "Bleu blanc rouge" comme un vulgaire Dupont-Aignant, l'appeler FN-canal historique. Et pourquoi pas faire plus moderne en utilisant les émoticones : un visage réjoui pour le parti au pouvoir, coléreux pour l'opposition, indigné pour les mélenchoniens... En tout cas nos deux chasseurs de maroquins ont ouvert une voie et peut-être trouvé un moyen de passionner un débat politique dont les citoyens se détournaient de plus en plus.

Commentaires
L
On ne se méfie jamais assez de la ponctuation, c'est bien connu. On devrait tout autant se méfier de ministres de l'écologie. Ou on tombe sur des sectaires comme Mme Duflop qui aggrave le monde du bâtiment auquel elle ne connaissait rien au titre de "sa"politique, ou on tombe sur l'actuelle qui ne cherche que sa propre publicité. Et pendant ce temps là, le climat se réchauffe en paix.
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