Une tragédie française : petits meurtres dans la famille Le Pen revus par Corneille
O rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette chipie
Et me suis-je aux réacs donné tout en entier
Pour voir en un seul jour celle-ci les piétiner ?
Pétain, qu'avec respect toute la France admire,
Pétain, qui autrefois l'a préservée du pire
Et mit sous son égide les partisans du roi,
Bouffé aux asticots, ne peut plus rien pour moi.
O cruel souvenir de ma gloire passée,
Oeuvre de tant de jours peu à peu effacée !
En me faisant du Front le président d'honneur
Croyais-tu, ô ma fille, faire là mon bonheur ?
Faut-il donc, ô malheur, voir triompher Florian
Et déferler, puissant, le flot des émigrants ?
Marion, sois à présent du parti présidente :
Ce haut rang n'admet point les folies de ta tante.
Et toi, de mes exploits glorieuse relique,
Oeil qui pétrifiait l'infâme république,
Ferme-toi à jamais, car mon temps est fini :
Sur France ma patrie s'abattent les sidis.
Et pour la bonne bouche, un vers de Polyeucte que, ne répugnant pas parfois à l'humour gras et beauf, je dédie à Florian Philippot :
Et le désir s'accroît quand l'effet se recule.