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Causons derechef
29 novembre 2014

A la conquête de l'UMP : le favori, l'outsider et le toquard

La fièvre monte à El Pao, le suspense est insoutenable, les militants, ruisselant de sueur, s'enfoncent les ongles dans les paumes. Qui l'emportera, le favori, l'outsider ou le toquard ? Nous le serons ce soir si des attaques malveillantes n'ont pas démoli le dispositif de vote ou si une triche trop ostensible n'a pas fait douter des résultats (ô, mânes de Copé !). Cotonet s'adresse maintenant aux hésitants en leur fournissant une fiche express sur chaque candidat.

Commençons par le toquard pour lui donner ainsi l'occasion d'être une fois premier. Hervé Mariton, bien sûr. Avec ses petites lunettes, avec son cheveu rare et plaqué, ses mimiques de comique troupier, avec ses 12 enfants (là, j'exagère quelque peu...) et ses 5% dans les sondages. Je ne sais pourquoi, j'ai envie de scander son nom : Mariton - ton - ton (d'ailleurs Sarkozy -zi -zi, ça n'irait pas du tout). Au demeurant l'homme n'est pas sans qualités : polytechnicien, ingénieur des Ponts, c'est un des deux candidats qui a fait une excellente scolarité (devinez qui était l'élève médiocre). Il ne manque pas non plus de courage il "lâche rien" et a défendu bec et ongles contre l'opinion majoritaire le mariage traditionnel. N'est-il pas aux avant-postes dans la Drôme, ce nid de parpaillots, pour porter le fer au nom de la sainte Eglise romaine ?

Le favori maintenant. Favori, on se demande bien pourquoi. Les militants auraient-ils oublié la grande tatouille de 2012 et donc la responsabilité de Sarkozy dans l'accession au pouvoir du calamiteux Hollande ? N'ont-ils pas vu un président qui s'agitait, criaillait, piaillait, aboyait, brandissait son sabre de bois, puis finissait par reculer ? Valls à côté est un modèle de décision et de courage politique. L'homme n'a pas changé : ambitieux effréné qui ne veut pas voir qu'il a dépassé son point d'incompétence, lâche démagogue qui plie devant une salle en colère pour grappiller quelques voix et n'a même pas le bon sens de voir que son attitude lui en fera perdre beaucoup plus, mauvais camarade qui laisse huer par une salle à sa botte celui qui l'y a reçu, promettant tout et son contraire selon qu'il s'adresse à Pierre, Paul ou Jacques. Même dans le domaine réservé du président, la politique étrangère, il n'a pas été à la hauteur, entérinant la conquête d'une partie de la Géorgie par son grand ami Poutine ou mettant le feu à la Libye avec les conséquences que l'on voit. S'il n'y avait que l'incompétence...mais la vulgarité qu'il a élevé à la hauteur d'une institution : le Fouquet's, les montres, les lunettes, le Neuilly des 4/4 et des rombières, le langage canaille. Favori ? Compagnons, faites nous une bonne surprise !

L'outsider enfin (que j'ai gardé pour la bonne bouche). Tout à fait la figure du gendre idéal : grand bel homme portant avec élégance des costumes bien coupés, excellente famille avec une particule nobiliaire de-ci de-là, excellentes études aussi (Normale sup, l'ENA, 1er à l'agrégation de lettres modernes). Ces études ne passent pas auprès du cancre Sarko qui le traite de "bac + 18" et l'accuse d'écrire des "livres en allemand" (en effet Le Maire écrit mieux cette langue que Sarko ne parle l'anglais...). Il a même écrit un roman que j'avoue n'avoir pas lu, mais c'est autre chose que les prétendus essais politiques de ses collègues et de leurs nègres. Bref, une sorte de NKM au féminin. J'aurais préféré que ce fût elle qui concourût (au fait, pas une seule femme parmi les concurrents), sensible que je suis à son charme slave, mais cette dinde s'est ralliée à Sarkozy, je la renie donc et l'avertis : il ne sera pas pour elle un marchepied vers la présidence mais la piétinera. En attendant je ne vote pas mais j'ai parié pour aider le sort.

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