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Causons derechef
10 octobre 2014

Un peu de politique étrangère : Cotonet dans l'Orient compliqué

On a frôlé l'incident diplomatique comme en témoigne ce rectificatif dans le "Monde" d'hier à propos d'un article de la veille sur Bahrein : "Nous avons publié par erreur la photo du prince cheikh Salman Ben Hamad Al-Khalifa à la place de celle du prince Cheikh Nasser Ben Hamad Al-Khalifa". Je dirais même plus (ça ne vous rappelle pas Tintin au pays de l'or noir ?), ce n'était pas le prince cheikh Ali Ben Hamad Al-Khalifa.

En Turquie règne la plus grande confusion. On sait qu'Erdogan est à la fois ennemi de l'EI (du moins le dit-il), de Hafez el-Assad et des Kurdes (cet homme a-t-il des amis hors les entrepreneurs de travaux publics ?) et ne sait pas trop sur qui il tapera en premier. Moyennant quoi l'armée turque à la frontière syrienne reste l'arme au pied en faisant semblant de ne pas voir les Tartares sous son nez. Mais ses propres citoyens sont aussi dans le coaltar. Des manifestants pro-kurdes à Istanbul ont été assaillis par d'autres, islamistes et ultra-nationalistes, pour avoir essayer de déboulonner une statue d'Ataturk, grand contempteur de l'Islam. En province le parti islamiste des Kurdes a collaboré avec la police et assassiné deux manifestants du HDP (kurdes nationalistes). Des Kurdes islamistes, ce n'est pas vraiment une surprise : ils ont anéanti des villages entiers de chrétiens au moment du génocide, mais on a l'impression que tiraillés entre toutes ces idéologies les Turcs perdent la boussole.

Heureusement ils gardent leur sens du comique. Fuyant sous les balles de la police les manifestants kurdes, comme l'ont écrit de nombreux journalistes se sont EGAYES dans les rues. Tapez sur un Kurde, il rigole, manifestant peut-être ainsi sa gêne à l'instar des Japonais. D'ailleurs un proverbe local résume tout cela : "Fort comme un Turc, gai comme un Kurde, mort comme un Arménien".

Au fait, pourquoi le prince Nasser Ben Hamad Al Khalifa défraie-t-il la chronique ? Il est accusé d'avoir participé personnellement à des séances de torture lors de la répression du très bref printemps arabe dans son pays. Ces guenilleux de chiites qui sont majoritaires ont osé réclamer plus de droits à leur monarque sunnite. Les Al Khalifa appliquent strictement le principe cujus princeps ejus religio et il faut vraiment avoir une mentalité d'Occidental impie pour ouvrir une enquête à ce sujet et menacer le prince d'arrestation, ce qu'ont osé les Anglais.

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