Manuel Valls, Espagnol de l'armée en déroute.
On va encore nous faire le coup du "gouvernement resserré", mais cette fois c'est vrai : tous regroupés autour de Hollande et chantant "Plus près de toi, François" pendant que le navire s'enfonce dans les flots. Ou alors ce sera un gouvernement de combat : Jean le bon à la bataille de Poitiers, "père, gardez vous à droite, père, gardez vous à gauche" et ça s'est terminé dans les geôles anglaises. Va-t-on enfermer François le mauvais dans le fort de Brégançon ?
Tout ça parce que sa Suffisance Arnaud Montebourg voulait être calife à la place du calife et faire main basse sur le PS. L'a suivi une nullité avérée (un ex-syndicaliste étudiant, c'est dire...) qui tente de s'accrocher à sa gamelle comme si la rentrée scolaire ne pouvait pas se faire sans lui qui n'a eu ni la moindre idée ni la moindre politique si ce n'est quelques reculades démagogiques. Une femme complète le brelan, Aurélie Filipetti qui parle avec des trémolos dans la voix de ses convictions qui lui sont plus chères que tout, même que la loyauté. Posture aussi sincère que celle de "fille du peuple" alors que son père était un petit notable communiste. Elle veut faire oublier ainsi une prestation médiocre et tout le temps passé dans les cocktails et non à son bureau. Si ceux-là partiront, d'autres resteront comme Fabius qui dort avec tant de talent et sans ronfler dans les conférences internationales ou l'inébranlable Taubira qui ajoute aux mérites d'être femme et noire celui d'alibi de gauche d'un gouvernement de plus en plus "libéral". On parle même d'elle pour la Culture. Dieu nous garde ! j'imagine son premier discours, elle y pillera pour le moins une anthologie de poésie africano-antillaise. D'autres entreront qui guignaient l'écuelle depuis longtemps : les Singly, Placé, Cambadélis, Delanoë...(Karine Berger repassera : à la veille de la dissolution, elle défendait sans grand flair politique la démarche de Montebourg). Tous sont persuadés que leur grand talent, leur vaste intelligence et leurs inébranlables convictions méritent un hôtel particulier dans le Faubourg Saint-Germain, un bureau Louis XV, des huissiers qui leur donnent du "Monsieur (ou madame) le ministre" long comme le bras, une limousine avec escadron de motards (sauf quand la presse est convoquée pour une arrivée à vélo à son bureau). On voit aussi dans un coin celles qui rigolent de la dernière avanie que subit le président : Valérie, Ségolène, Marine, Martine...Pépère homme à femmes parce qu'il a toujours su les faire rire.
Les plus indulgents supposent un plan machiavélique (en oubliant que la décision vient probablement de Valls) : la confiance est refusée, dissolution, retour de la Droite qui devra faire le sale boulot en cohabitant avec un président qui prend de la hauteur ("François Hollande monte en ballon..."), réélection. Pas impossible mais franchement minable, un manoeuvrier qui sacrifie tout à sa réélection par vanité ou pour prendre on ne sait quelle revanche. Machiavel, c'est aussi le sens de l'Etat et l'art de gouverner autrement qu'en ménageant chèvre et chou. la constitution de la Vème république exige un président fort et autoritaire, ce que tous ont été (y compris Chirac jusqu'à un certain point). Avec un gros mou, tout tombe en quenouille. A force de vouloir être bien avec tout le monde, il reçoit comme dans les farces des coups de bâton de tous côtés. On dirait qu'on a fait un saut en arrière de plus de 50 ans : la IVème avec les négociations de couloirs, les majorités qui s'effilochent et se recomposent, les ministres qui valsent. En période d'expansion et malgré les guerres coloniales ce n'était pas dramatique mais qui peut dire ce qui peut advenir dans un pays secoué par une crise économique et culturelle qui n'en finit pas ?