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Causons derechef
8 juillet 2014

Pogba et la renaissance de la poésie

Dans l'euphorie qui a suivi leur presque-victoire, les "Bleus" se sont mis à dessiner des petits coeurs sur le maillot de leurs camarades, à s'envoyer des fleurs au lieu de mettre en doute la vertu de leurs mères et de leurs soeurs et même à trousser quelques quatrains pour célébrer leurs vedettes. Vous avez sûrement vu sur le Net le poème que Pogba adresse à un certain Griezmann, mais je ne résiste pas au plaisir de vous en donner un extrait :

  En octobre personne ne te connaissait

  En novembre déjà tu brillais

  En décembre t'arrêtais pas de marquer

  En janvier on a commencé à te kiffer...

J'arrête là : il y a  12 mois dans une année, mais je pense que vous avez été sensible comme moi à cette simplicité, à cette fraîcheur, à la présence constante de rimes, à la peinture vraie de la naissance d'un sentiment. Si ce poète novice avait entrelardé ça de quelques métaphores échevelées, c'aurait été aussi beau que du Abd el Malik. Une telle pureté du fond et de la forme a fait naître aussitôt une nouvelle école poétique dont le medium est le portable. Médiatarte, dont on connaît les grandes oreilles, a intercepté quelques-uns de ces poèmes sur le téléphone de quelques célébrités. Ainsi sur celui de la ministre de la justice :

  Avant toi pas question de se marida

  Mais maintenant, ô ma Taubira

  C'est pour nous aussi la mairie

  D'où on sort sous une pluie de grains d'riz

  Puis de la noce c'est le banquet

  Avec ses chants, ses ris et facéties

  Et grâce à toi, ô sublime Cri-cri,

  On met aux enchères DEUX jarretières de mariées.

Sur celui de J-F Copé :

  Que je t'aime, que je t'aime, toi qui m'as donné

  Parce que je suis ta reine

  les soleils de minuit, les boutiques de Bahrein,

  Les chasses au Kenya, Tahiti et son tamouré

  Dans des palaces huppés, loin du menu fretin

  Sans qu'il m'en coûte le moindre fifrelin.

Et enfin sur celui d'un certain Paul Bismuth :

  Ô Nicolas, ô mon roi

  L'univers entier t'abandonne

  Raffarin le bon à rien et Juppé le cul serré

  Fillon le félon et Debré le planqué

  Mais moi je suis ta bonne Lorraine, ta gaie luronne

  Et à jamais je crois en toi.

Que se taisent les esprits chagrins, les prophètes de mauvaise augure, les décadentistes patentés ! Ne leur en déplaise la Poésie renaît en France une fois de plus, irriguée et nourrie par la diversité et une jeunesse saine et sportive.

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