J'en ai connu des femmes de président...mais pas leurs maîtresses
Je peux remonter à la IVème république (je suis moins jeune que vous ne croyez...). La première fut madame Coty qui connut une réelle popularité à cause de son physique de grand-mère rondouillarde, de sa simplicité qui ne semblait pas affectée et de sa charité discrète de dame patronnesse. De façon un peu irrespectueuse (dans le genre on a fait mieux depuis) journalistes et chansonniers l'appelaient par son prénom très "peuple", Germaine, sans aller toutefois jusqu'à Mémaine. Un sort cruel l'enleva à l'affection de son peuple peu de temps après l'élection de son mari. Après elle vint "Tante Yvonne", épouse du Général. Autre potage ! Son surnom semble indiquer qu'elle avait le même profil, loin s'en fallait. Ce n'était pas du tout une "mamie"-gâteau, plutôt la tante vieille fille d'une famille de bonne bourgeoisie catholique surveillant les moeurs de ses neveux et leur présence régulière à la messe. De fait elle avait un cabinet (probablement la première dans ce cas) qui ne se contentait pas de répondre aux demandes de secours mais fut à l'origine de la censure du film de Rivette La religieuse d'après Diderot et de la première interdiction de Hara Kiri. C'est la première femme de président qui eut vraiment de l'influence, qu'elle mit au service d'un ordre moral antique et provincial que 68 devait balayer. Claude Pompidou montra que la bourgeoisie de province n'était pas toujours rance. Cette grande femme auprès de laquelle le président avait des allures de Sancho Pança était mondaine au bon sens du terme et amatrice sincère d'art moderne. Elle fit dans ce domaine l'éducation de son mari et on peut dire que nous lui devons Beaubourg (comme Yves Klein lui doit son succès). Les insinuations sordides autour de l'affaire Markovic indignèrent Pompidou qui aimait sans doute profondément sa femme. Ce fut peut-être le dernier... Avec Giscard on entre dans la période des présidents cavaleurs. Reconnaissons leur des circonstances atténuantes : Anne-Aymone, au nom plein d'afféterie, était une caricature d'aristaude (noblesse pontificale) coincée, avec un balai dans le c.., Danielle Mitterrand une nonne laïque et tiers-mondiste obsédée par les Kurdes et complaisante avec les dernières dictatures communistes, quant à Bernadette son franc-parler qui tourne parfois à la pure vachardise ne rachète pas son allure de bourgeoise bcbg à perlouzes et sa petite vengeance minable de femme trompée. Les frasques des époux n'étaient connues que d'un petit cercle parisiano-journalistique, ils "filaient" (expression favorite de Chirac) discrètement à leurs amours, seul le "deuxième bureau" de Mitterrand fut révélé peu de temps avant sa mort. Retour de la fidélité avec Sarko, mais cette fois c'est la "première dame" (qui était la deuxième épouse) qui file. Qu'à cela ne tienne, on touche une deuxième "présidente" presque aussitôt engrossée, après la pétasse neuillaise une cover girl : Sarko est un grand sentimental mais manque un peu de goût. Enfin nous avons un président normal. Las, cette normalité ne s'étend pas au conjugo. Trois compagnes attitrées se succèdent et pas un seul mariage (Dieu sait pourtant comme il a cyniquement promu cette institution !). Il ne papillonne même pas, il lui faut un ersatz de vie conjugale, quitte à se débarrasser des épouses périmées, de Ségolène la compagne des études à Valérie la petite provinciale ambitieuse qui vient de chuter de la Roche tarpéïenne. Une petite actrice maintenant, durera-t-elle tout le quinquennat ?