Combattre le discours haineux sur Internet
Que faire contre les tombereaux de haine et d'injures que des internautes déversent sur les sites d'information ? Derniers exemples, l'affaire Dieudonné qui a libéré tous les délires antisémites et celle du condamné à mort américain qui a agonisé une demi-heure mais à qui certains auraient bien crevé la bouzine et tiré la cervelle par les oneilles puisqu'il avait violé et tué une femme enceinte. Il me semble qu'il y a une arme très simple qui permettra au moins de diminuer leur nombre.
Il est constant que plus le texte est violent, plus il est mal écrit. L'orthographe y est souvent phonétique quand elle n'est pas absurde en confondant deux mots de nature ou de sens différents, la syntaxe y est ahurissante et révèle l'inaptitude à construire même un embryon de pensée et une cruelle absence de logique. Eh bien, chaque fois que vous tombez sur ce genre de texte, corrigez-le impitoyablement sans prendre en compte l'opinion de son auteur (étant bien entendu que 2 ou 3 fautes ne sont que péché véniel qu'on saura pardonner). Quand celui-ci aura reçu ainsi les verges deux ou trois fois, on peut imaginer que ce vaniteux tenant tellement à faire part de ses états d'âme à ses semblables, se sentant humilié, n'osera plus exprimer ses opinions mal assises. Je sens venir les objections et vais tâcher d'y répondre sereinement... C'est immoral d'humilier les pauvres gens et de les réduire au silence. Non, faire honte à quelqu'un est un artifice pédagogique qui entraîne une prise de conscience et un désir d'amélioration, ou au moins une discrétion profitable à la communauté. Parmi les fautifs, il y a - les patronymes en témoignent - beaucoup d'internautes issus de la diversité. Oui, et alors ? Cela montre qu'exiger des candidats à l'immigration une bonne maîtrise de la langue du pays d'accueil n'est pas une sottise. Quand ils l'auront obtenue il n'y a aucune raison qu'eux aussi n'entrent pas dans le débat. Mais, d'une façon générale, peut-on faire taire tous les incultes, les obscurs, les sans-grades ? Il ne faut pas se gêner et perdre son temps à discuter avec des gens qui n'en sont pas capables et restent au niveau des sentiments les plus élémentaires. Ne désespérons pas toutefois de l'Homme : au fur et à mesure que leur langue s'améliorera leur pensée se développera. Oui, mais on laisse s'exprimer les plus dangereux, dangereux justement parce qu'ils savent écrire et convaincre. Certes, mais il ne s'agit pas de se placer à un point de vue moral et bannir telle ou telle opinion qui vous défrise. Si celle-ci est exposée de façon claire et argumentée, elle appelle la discussion même si le sujet paraît tabou, discussion que vous pouvez toujours refuser. Donc, à vos stylos rouges, nettoyons la Toile de ces borborygmes et de cette pestilence !