Zahia, Benzema, Ribéry : ça c'est Paris !
En attendant que s'ouvre celui du Carlton de Lille avec le pittoresque Dodo la saumure et ses comparses, on peut se mettre sous la dent un autre procès croustillant, celui des clients de Zahia. Les protagonistes sont connus. D'abord la jeune femme en question, cheveux décolorés, lèvres qu'on dirait (soyons prudent) gonflées au silicone, grands yeux de biche innocents. Le reste est caché sur la photo mais on peut l'imaginer et malgré sa blondeur et son air candide on ne lui donnerait pas le bon dieu sans confession. D'ailleurs elle n'a jamais nié avoir fait commerce de ses charmes : il faut bien payer le loyer, voire acheter l'entrecôte pour les petits frères. Un commerce qui pouvait rapporter gros, jusqu'à 2000 euros par intervention, sauf quand on tombait sur des radins. Ce qui nous amène aux deux autres protagonistes, les multimillionnaires Benzema et Ribéry, front bas, crâne rasé, ne respirant pas plus l'intelligence que Zahia la vertu, joueurs de foot à la réussite incertaine, ce qui prouve au moins qu'il y a plus bête qu'eux : les dirigeants de club et le sélectionneur de l'équipe de France. Ces deux jeunes gens pleins de vigueur auraient couché avec la donzelle moyennant finance (attention ! Pas les trois ensemble, ce ne sont pas des musulmans rigoristes mais il ne faut tout de même pas exagérer) en se montrant un peu pingres. De plus "ils ont un mauvais comportement, a-t-elle déclaré"(Faut-il entendre par là des exigences strauss-kahniennes ?). Ce n'est pourtant pas sur cela que porte l'accusation. La jeune fille était mineure au moment des faits et les accusés "ont-ils pu se tromper raisonnablement sur son âge ?". Je ne voudrais pas me poser en défenseur de la prostitution, ça ferait de la peine à Najat Vallaud-Belkacem, mais enfin quelle importance qu'elle ait eu 16 ou 18 ans ? A l'évidence il y avait longtemps qu'elle avait envoyé sa petite culotte par-dessus les moulins et que nos deux gros boeufs n'avaient rien à lui apprendre. Tout d'ailleurs est rentré dans l'ordre : les deux zigotos prospèrent et Zahia s'est reconvertie en créatrice de lingerie, ce qui s'appelle appropriation de son outil de travail et est un bel exemple de réussite d'un enfant de la diversité. Tous seront absents au procès et un non-lieu n'est pas impossible.
Le pire de l'histoire n'est pas là, mais dans dans le fait qu'elle s'est passée aux Champs-Elysées dont elle montre la dechéance que connaissent bien d'autres quartiers de Paris. "La plus belle avenue du Monde" (ce que je suis loin de penser) abrite des "cabarets orientaux" fréquentés par des gros cons parvenus du sport ou du showbiz qui mettent leur costume Armani et ont une bouteille de Chivas à leur nom au bar. Pire, on y voit même au petit matin des loubards de banlieue, petits ou gros trafiquants, qui viennent y chercher des filles pour finir la nuit. Et tout ça est régenté par - oserai-je le mot ? - des Levantins (c'est peut-être inexact géographiquement, mais enfin le mot parle) dont on peut imaginer que la Brigade mondaine leur fiche la paix en échange de renseignements. On se croirait dans un polar des années 50, sauf qu'a cette époque ça se serait passé à Pigalle où la faune était plus sympathique que celle qui se répand maintenant sur les Champs où il n'y a plus que boites vulgaires et boutiques. La Boutique, ce monstre qui a défiguré Saint-Germain-des-prés et en a chassé toute vie intellectuelle, qui s'attaque au Marais. Et n'oublions pas parmi les destructeurs de Paris, les urbanistes qui hésitent entre les abominations du quartier sinistre de la TGB et le faux grossier type"quartier populaire du vieux Paris" comme dans le 20ème. Bon, on est loin de Zahia, mais après tout Zahia, on s'en fout. On lui souhaite de vendre beaucoup de lingerie froufroutante et à ses deux clients de profiter longtemps de la connerie humaine et du sport-business, mais il ne faut pas abîmer Paris comme on le fait, le livrer aux souteneurs, aux urbanistes et aux fripiers.