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Causons derechef
16 novembre 2012

Mémoires d'un cinéphile (publié sur mon blog disparu le 4/02/2012)

Je passe pour ou me veux cinéphile, c'est-à-dire consommateur de films boulimique mais aussi, j'aime à le croire, averti. Voici comme tout a commencé.

Le premier film dont je me souviens et que j'ai vu au milieu des années 50 s'appelait, il me semble, Masque bleu, une sorte de viennoiserie à la Sissi dont je n'ai pas trouvé trace dans les Histoires du cinéma. Par contre je suis tombé un jour sur le premier qui m'ait impressionné en me faisant peur. J'ai oublié le titre mais il se passait dans l'île de Fernando de Noronha et je me rappelle une scène où un radio est poignardé la nuit alors qu'il appelle des secours. Plus tard je fus bouleversé par Pierrot le fou et en ai gardé longtemps un culte pour Godard. Autres chocs : Octobre d'Eisenstein et, en 1973, La maman et la putain et La grande bouffe vus en même temps à une période particulièrement faste où je m'apprêtais à partir pour l'Indochine et commençais une liaison.

J'ai vu mon premier film dans une des 2 salles de la petite ville voisine (l'une d'elle dépendait d'un patronage catho et s'appelait le "Foyer") mais un cinéma itinérant s'arrêtait parfois dans mon village et j'ai vu dans une salle de café, assis sur un banc de bois, Normandie-Niemen, Quand passent les cigognes et les 3 Sissi. Plus tard, interne au lycée du chef-lieu, j'ai espéré les jeudis et dimanches qu'il pleuve pour que nous échappions à la promenade dans la campagne ou pire aux matches des "Chamois" et qu'on nous emmène au cinéma. Plus vieux nous pouvions sortir librement et avec un copain nous privilégiions une salle de quartier qui projetait des séries B américaines ou des films français de l'Occupation (les aventures de Napoléon Solo ou Le corbeau et les Dracula avec Christopher Lee). J'ai aussi fréquenté les cinémas en plein air africains où les gens vont faire un tour, reviennent et reprennent le film, le commentent au milieu des pleurs de bébés, du bruit de la circulation et du rythme lancinant des tam-tams. Je n'ai connu de drive-in que dans le Pacifique et en fis à peu près l'usage des adolescents américains alors que j'avais de la bouteille.

Mon éducation cinématographique s'est faite vraiment quand j'ai été étudiant. La ville proposait un choix remarquable de ciné-clubs et salles d'art et essai. J'y ai assisté à tous les festivals qui présentaient chaque année la cinématographie d'un pays. C'était la grande époque des cinémas tchèques, hongrois et brésiliens. Si les cangaceiros m'ennuyaient un peu, j'étais fasciné par la géométrie et la violence du cinéma de Jancso. Puis dans les années 70 les cinémas italien et allemand (mais je n'ai perçu le génie de Fassbinder que plus tard).

Comme il ne s'agit pas de faire une histoire du cinéma, arrêtons là. That's all,folks !

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