Yann Barthès ou portrait du journaliste en jeune con (publié sur mon blog disparu le 28/01/2012)
Entre ses pages consacrées aux fanfreluches et ses pubs pour produits de luxe réservés à la classe moyenne-supérieure, celle à qui Hollande va faire rendre gorge, le "Monde-magazine" interviewe un certain Yann Barthès. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait de l'inénarrable ex-goal de la feue équipe de France, le crâne rasé macho qui "en a dans la culotte", mais non, ce n'est pas le même prénom. Celui-ci fait une émission sur Canal moins (facile, je sais) : "le petit journal".
Ce bon jeune homme fait la couverture du magazine. Avec les 51 autres il donne une bien piètre idée de nos idoles et de nos idéaux. De notre société ? Il ne s'agit après tout que des choix de ce torche-cul sur papier glacé. Il arbore un sweat, de marque précise (naïvement?) la journaliste, et une barbe de 3 jours soigneusement entretenue dans le style "trentenaire". Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais ça fait plus de 20 ans que je déteste les trentenaires. Sur une autre photo (il y en a plus que de texte) il a mis la capuche pour capter la bienveillance des zyvas. On le voit aussi en costard élégant mais sans cravate, ça c'est tout Canal, le casual institué, enfin avec des lunettes d'intello (il a un DEUG d'anglais et a fait un IUT). C'est, et il s'en vante, un "enfant de la télé", comme Sarkozy, comme ces trentenaires qui n'ont pas coupé le cordon, font des soirées gloubiglouba et s'endorment en serrant Casimir dans leurs bras. Sa recette : appliquer aux hommes politiques le traitement des vedettes du showbiz, son ambition : "Une chronique légère du quinquennat". Vieille recette et n'est pas Saint-Simon qui veut surtout avec l'intention d'être rigolo. Moyennant quoi on nous refait le coup des "Guignols" dont on disait dans les années 90 qu'ils étaient "le meilleur éditorial politique" et très vite ils l'ont cru. Je ne sais pas s'il y a pire que l'esprit Canal, les "Guignols","Groland" (une pierre de touche infaillible de la connerie du beauf, c'est le macaron "Grd" au cul de sa bagnole) et maintenant le "Petit journal" et sa critique de cour de récréation ("il ne m'a pas dit bonjour, donc il ne m'aime pas"). Si l'analyse politique est à deux balles, dieu merci la morale est sauve : ce jeune homme n'est pas encarté,mais condamne vigoureusement Marine LePen. A voir tous ceux qui font profession de la détester, on finira par aimer la garce...Il n'aime guère plus Bayrou et Mélenchon, est-ce un hasard, ce sont les deux candidats les plus cultivés.
Au fait je n'ai jamais vu le "Petit journal" : je ne regarde jamais Canal, faut pas décoder, la vie est trop courte. Eh bien, ce n'est pas la manière dont on le présente et dont il se présente qui va me faire changer d'avis.