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Causons derechef
16 novembre 2012

Mes 10 meilleurs débuts de romans (publié sur mon blog disparu le 26/12/2011)

Quelques remarques liminaires :

- ce sont les 10 premiers qui me soient venus à l'esprit, en réfléchissant plus longtemps ou en fouillant dans ma bibliothèque j'aurais eu une liste probablement différente.

- De même n'y a-t-il aucun classement dans les 10 choisis.

- La longueur en est très variable, de 2 mots à des dizaines de pages, pas vraiment donc l'incipit traditionnel, mais quelque chose qui répond à ma propre logique.

César Birotteau (éd.livre de poche, 1966, p.17-39) : parce que c'est une scène à la Daumier avec bourgeois vaniteux, bonnet de nuit, demoiselle à marier et que les époux s'appellent "mon gros mouton" et "ma belle biche blanche".

Nouvelle histoire de Mouchette : pour les deux premières phrases. "Mais déjà le grand vent noir qui vient de l'ouest - le vent des mers, comme dit Antoine - éparpille les voix dans la nuit. Il joue avec elles un moment, puis les ramasse toutes ensemble et les jette on ne sait où, en ronflant de colère."

Le neveu de Rameau : (éd.folio, p.31...Mayot). Impossible d'omettre ce grand classique de l'incipit où il y a tout Diderot ("Mes pensées, ce sont mes catins") et ce quartier du Palais-Royal, centre du Paris de la fin du 18ème.

Grandeur et décadence d'Evelyn Waugh (trad.Henri Evans) Le prologue est un chef-d'oeuvre de satire et d'humour,de vacherie et d'understatement, qui culmine dans cette phrase du concierge d'une "house" d'Oxford à un étudiant pauvre qui vient d'être renvoyé injustement :"Vous allez sans doute tâter un peu de l'enseignement ? C'est ce que font en général ceux qui sont renvoyés pour attentat à la pudeur".

Mort à crédit (éd.folio, p.11-12) Pour son ton de désespoir absolu et pour :

"Hier à huit heures madame Bérenge, la concierge, est morte. Une grande tempête s'élève de la nuit. Tout en haut, où nous sommes, la maison tremble. C'était une douce et gentille et fidèle amie. Demain on l'enterre rue des Saules."

Le père Goriot (éd.folio, p.21-58) : Superbe description des lieux et des personnages qui vaut bien que l'action soit retardée.

Bouvard et Pécuchet : (..."alors ils se considérèrent). Pour la chaleur qui pèse sur Paris, la tristesse des dimanches et l'apparition des deux grotesques. "Tiens, dit-il, nous avons eu la même idée, celle d'inscrire notre nom dans nos couvre-chefs."

Les choses : (éd.Julliard, 1965, p.11-15) pour la description-énumération (tentative d'épuisement d'un appartement..) et le conditionnel.

Les fous du roi de Robert Penn Warren (trad.Pierre Singer, livre de poche p.31-34) pour la palpitation de la chaleur du Sud au-dessus de la route, le Sud avec ses nègres fatalistes, ses fils de famille dans leurs torpedos et surtout ses southern Belles "...les jeunes filles portent des robes de batiste, d'organdi, de broderie anglaise, mais pas de culotte à cause du climat, et montrent un petit visage lisse qui vous brise le coeur.."

Guignol's band : Braoum...vraoum.

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