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Causons derechef
14 octobre 2024

L'AMOUR OUF, UN FILM ONC ?

Je vais me livrer aujourd'hui à une activité stimulante : faire la critique d'un film que je n'ai pas vu, que je ne verrai probablement jamais, et qui n'est pas encore sorti. Il est des devoirs qui parfois s'imposent au cinéphile.

Le titre, déjà, m'a fait tiquer. Je ne suis pas un fan d'André Breton, mais enfin même s'il n'a pas inventé l'expression, il a dessus comme une sorte de droit moral et la traduire en verlan, c'est la traîner dans la boue en flattant bassement la jeunesse.

L'histoire, ensuite. Elle se déroule dans le Nord (c'est bon ça, coco, c'est notre Far-West prolétarien. On fait frémir le Parisien et l'Auvergnat, le paysan et l'intellectuel en lui montrant l'enfer des corons, la bibine à pleins flots et les filles engrossées au collège). Là - voyez comme c'est original - elle fait s'aimer une lycéenne bonne élève d'un milieu bourgeois et un garçon de milieu prolo en échec scolaire. Evidemment, comme aurait dit ma grand-mère, ça ne pourra pas le faire, et à la suite de péripéties que je ne connais pas et que je suppose nombreuses (le film dure -tenez-vous bien- 2h45 : prévoyez une quantité de pop-corns suffisante), ils se séparent et le garçon, dans la grande tradition de la chanson réaliste tourne mal et se ramasse 12 ans de prison (les magistrats bourgeois sont sans pitié pour les fils de prolos). Mais rassurez-vous, âmes tendres, le film n'est pas fini, il doit bien rester 1 heure et demie pour raconter le reconquête de la donzelle par son voyou (car l'amour est éternel, et "ces deux-là sont comme les deux ventricules d'un même coeur" (je cite un publiciste particulièrement bien inspiré). 

Pour finir quelques remarques sur les comédiens et comédiennes. On est toujours heureux de revoir Adèle Exarchopoulos, marqués que nous sommes à jamais par son premier film, mais ne va-t-elle pas garder une réserve de jeune fille de bonne famille? Son amoureux au vu des photos de la production a un physique bien fade. Le réalisateur a cru bon de se priver du talent immense de Raphaël Quenard qui, visiblement n'est qu'un comparse et qu'on a affublé du surnom de "kiki" (c'était le nom de mon chien quand j'étais enfant). Traînent aussi par là quelques vieux : Poelvoorde, Elodie Bouchez, Chabat. Je ne doute pas que les uns et les autres savent leur métier mais cela suffira-t-il à sauver un film de 2h45 avec un scénario à faire pleurer Margot, une musique pour djeune et des références à Cimino et à Tarentino dont j'ai bien peur qu'elles ne soient déplacées?

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