Télé-JO et télé-poubelle
Ah, on pourra dire que nous nous sommes amusés depuis la Dissolution et avec tout ce qui a suivi! Un Front populaire qui n'avait de front que le nom puisque chacun y tirait à hue et à dia pour placer à Matignon son homme ou sa femme sous le regard amusé de Macron. Plus le temps passait, plus les candidats étaient obscurs et sans grades pour ne pas effrayer leurs alliés. Nous en sommes actuellement à Machine Castets, obscure conseillère de la Mairie de Paris dont elle gérait les finances (les Parisiens voient ce que je veux dire). Renversant la devise de Fouquet, on peut dire "Quo non descendam". Nous avons aussi des Jeux olympiques qui vont commencer par une bonne saucée si j'en crois la météo. Cela refroidira les ardeurs chauvines de nos athlètes et va ressembler au retour au port de marins bretons. Petite parenthèse olympique : la France a des chances d'obtenir les Jeux d'hiver. Les Alpes ont de moins en moins de neige, elles sont fragiles, mais on s'en fout et la gloriole l'emporte.
Mais enfin, l'important n'est pas là. Le pays est secoué par l'interdiction de C8 (car il s'agit bien d'une interdiction, n'euphémisons pas). Bon, n'exagérons pas, le taux d'écoute de cette chaîne peut sembler modeste mais elle était très populaire. Pour de mauvaises raisons, assurément, mais les gens de peu vont être furieux qu'on leur enlève leur heures de marrade, et ceux qui ne votaient pas encore pour le RN... Faudrait-il donc défendre Hanouna? J'ai comme l'impression que les volontaires ne se sont pas bousculés. Vais-je le faire au nom de la sacro-sainte liberté d'expression? c'est bien dur. Revenons en arrière. Je n'ai pas la télé et il m'arrive tout au plus d'attraper une émission à l'hôtel ou dans un café. Je n'ai donc pas suivi la grande aventure de Baba (je sais quand-même qu'il se baptise ainsi) sur le Paf. Ajoutons-y les citations souvent indignées de mes amis Fb et la messe est dite. L'homme est laid, vulgaire, grossier et flatte les bas instincts d'un public fasciné. Mais enfin beaucoup ne peuvent lui faire la leçon, je pense à un certain Barthès ou à une certaine Charline Van quelque chose à la radio. Pour tout dire, le sort de ce guignol m'indiffère et je ne signerais même pas une pétition pour lui, mais enfin - sur le principe - il s'agit bien d'une sorte de censure. Mais au nom de quels principes peut-on censurer la bêtise et la vulgarité, notions très subjectives? Vaste question, mais arrêtons là et terminons sur une citation d'Audiard qui exprime bien mon attitude face à l'autre évènement dont on nous rebat les oreilles, les Jeux olympiques : "Je m'en barbouille le pourtour anal avec le pinceau de l'indifférence."