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Causons derechef
2 juillet 2024

La fin du turlupin

Ah mes aïeux, quelle séquence! comme disent les journalistes. Notre petit roi se retrouve tout nu après avoir trahi ses affidés, déclenché un orage de schadenfreude dans les chancelleries, laissé en plan un tas de projets mirobolants et last but not least amené au seuil du pouvoir un parti contre qui il prétendait faire rempart et ainsi sauver la République. Blessé dans sa vanité, qui est grande, par les résultats de son parti, il a cru pouvoir faire un "coup" (entendons-nous, pas un "coup d'état", mais un coup de joueur de poker ou de spéculateur qui en entourloupe d'autres) pour récupérer l'étendue de son pouvoir. On connaît le résultat : une assemblée où son parti est en voie de disparition, la mise à l'arrêt de réformes urgentes, la crainte de voir le beau Jordan succéder à Matignon au petit Gaby (ça, je n'y crois pas), un parlement encore plus ingouvernable...Le "maître des horloges" s'est planté de belle façon juste après avoir perdu le titre de "Mozart de la finance", et ça nous allons le payer pendant les mois et années à venir. Il a désespérément essayé de sauver la mise au dernier moment mais plus personne ne l'a écouté. Supportera-t-il trois ans avec des ailes rognées, j'en doute un peu, et je le vois bien démissionner et refaire fortune au milieu de ses semblables, les financiers.

Il reste une dernière image de lui prise au Touquet le 30 juin alors qu'il se rend au bureau de vote. Il s'est déguisé en aviateur américain: blouson, casquette à longue visière, ray-bans. Et ça, c'est tout Macron : cette vulgarité (un président doit toujours être en représentation) et ce goût du déguisement qu'il partage avec le petit Trudeau pour des raisons qui sont vite devenues évidentes, cette façon de se cacher et de s'afficher qui est pathétique. Cette vulgarité, on la retrouve souvent dans son langage : "c'est pour ma pomme", carabistouilles", "pognon"... Il affecte de parler comme il croit que parlent les "vrais gens", mais ça tombe à côté, d'abord parce qu'il emploie un argot vieillot que beaucoup ne comprennent plus, ensuite parce que les gens - qu'il croit connaître - n'aiment pas ça. Il veut passer pour dessalé, mais le peuple n'est pas dupe et ne lui porte plus le respect que lui donne la fonction. Respect qu'il a perdu aussi quand il faisait des roulades sur la pelouse de l'Elysée avec deux amuseurs de bas étage ou faisait venir en son palais des musiciens noirs plus sexy que talentueux. On n'oublie vite le secrétaire de Paul Ricoeur et on n'est pas dupe de l'aura d'intellectuel qu'il a voulu se donner. Soyons lui quand-même reconnaissant pour une chose : il aura lui-même mis fin à son aventure.

 

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