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Causons derechef
3 janvier 2022

2021, année pourrie, et 2022 ne sera pas mieux

Enfin nous sommes sortis de cette année sinistre, mais cesserons-nous, dans celle qui vient, de penser Covid ? on peut en douter tant un mélange de frousse chez beaucoup d'entre nous, d'intérêts des gouvernements et de Big Pharma, y pousse. Retournons-nous un instant sur l'année écoulée où il y a quand-même eu des bons moments, même si le moral n'a pas toujours été très haut. Si je regarde mes textes et la catégorie dans laquelle ils sont classés, je m'aperçois que j'ai un peu plus raconté ma vie qu'avant, effet de la vieillesse qui galope, que je m'intéresse toujours au cinéma et à la littérature, un peu en marge, et de moins en moins à la politique et à la société dans laquelle je vis. Le détachement du sage...

Je ne vais pas me gêner, commençons par parler de moi. Ecoutez la plainte du vieillard qui a reçu un grand coup derrière la nuque en s'apercevant lors d'une randonnée à vélo que ses forces le quittent. Il évoque avec des sanglots dans la voix ses randonnées espagnoles et asiatiques, les paysages et les filles de là-bas. Il se voit condamné aux rues de Paris que pourtant il aime beaucoup, à la gym douce et aux sudokus. Plaignez le pauvre vieillard! Autre phénomène lié au vieillissement, le regret du passé pour lequel je suis tout indulgence, au point de faire un éloge de Mitterrand dont je n'ai pas été un chaud partisan, pour dire le moins. Et pourtant, quel homme, quel destin, comme ses successeurs nous paraissent petits! Cet homme ambitieux, retors, cynique et fascinant, cet amoureux de la littérature qui a su choisir ses écrivains, ce grand amoureux, enfin, et ce n'est pas le moins. Un personnage de roman, incontestablement. Vous imaginez Hollande ou Macron dans un roman? Je suis parfois saisi de la nostalgie de mon enfance lointaine, des livres de la comtesse de Ségur et de mes vacances chez mes grands-parents. Cette nostalgie m'a aussi étreint l'an dernier quand j'ai vraiment cru que le cinéma allait disparaître, et j'ai fait défiler ma vie de cinéphile, du ciné itinérant dans un café de mon village aux salles parisiennes où pendant une semaine j'allais faire des ventrées de films en plus de la riche offre de ma ville universitaire, avant que je ne découvre les pittoresques salles du Tiers-monde. Et on a voulu nous priver de ça! (du reste, ça n'est pas gagné : concurrence de Netflix et des "séries", et notre génération de cinéphiles égrotante et vieillissante). Le cinéma, donc. Je m'aperçois que je n'ai évoqué que des films assez marginaux : Memoria du grand cinéaste thaïlandais et 2 films de réalisateurs débutants qui ont en commun de mettre en scène des militaires dans leur vie quotidienne, sujet si rate qu'il a attiré mon attention. J'ai été, d'autre part, assez choqué par les excés d'honneurs décernés à Belmondo lors de sa mort, lui dont la carrière est allé du cinéma le plus exigeant à des pantalonnades et dont certains ont voulu faire une incarnation de la France. Passons à la littérature : que reste-t-il  de mes lectures de l'année ? pas grand chose, pourrait-on penser : je n'évoque que 3 livres et un écrivain, mais ils sont assez représentatifs. Le sac du palais d'été représente les bons gros romans romanesques avec arrière-plan historique dont j'aime parfois me repaître, Guéhenno est quelqu'un (un inspecteur!) que je méprisais un peu sans le connaître et j'ai trouvé son journal sous l'Occupation remarquable. Je lis peu de contemporains, attendant que le temps les ait bonifiés, mais avec le roman d'Enard j'ai été récompensé de ma curiosité. Et pour finir il y a un éloge de mon cher Renaud Camus (eh oui, malgré son supposé antisémitisme et sa théorie du Grand Remplacement qui - si contestable qu'elle soit - s'est répandu sur la terre entière) dont je retrouve depuis 40 ans dans son journal l'homme avec ses obsessions, ses vésanies, ses enthousiasmes et l'élégance de son style. Restent, pêle-mêle, la politique et les sujets de société qui m'intéressent de moins en moins. Je n'ai échappé ni à Zemmour dont la candidature s'effondrera comme s'est effondrée celle de Coluche qui était plus amusant, ni au Covid et aux mesures liberticides prises à cette occasion. J'ai fait un éloge vibrant et à peine ironique de nos partis traditionnels que ce galopin de Macron tente d'anéantir (la colère du Ciel soit sur lui!) et même écrit une très courte dystopie sur les élections présidentielles inspirée par le pourrissement de la situation dans de paisibles ville de province et l'agacement croissant du populo. Enfin, en bon catholique zombie, j'ai pris la défense de l'Eglise et de la confession contre le déchaînement des progressistes de tout poil. Et puis, tiens, pour faire bonne mesure, j'ai évoqué tous les papes de ma vie, de Pie XII à François le jésuite. Vous finirez par faire dire des messes pour moi...

Bon, il est temps de clore ce chapitre, nous sommes maintenant en 2022. Je vais prendre un an de plus et mes forces diminueront, nous serons toujours à moitié reclus, on parlera encore à n'en plus finir du covid, il faudra encore pendant des mois et des mois porter cette muselière qui nous éloigne irrémédiablement de nos contemporains et nous prive de tant de frais minois. Non, quelque chose me dit que 2022 sera pire encore car la lassitude et l'ennui seront plus pesants. Bon courage à tous...

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