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Causons derechef
16 avril 2020

Le coronavirus ou le triomphe de la médecine

Les critiques ont plu, à juste titre, sur un gouvernement qui s'est montré bien imprévoyant face à l'épidémie devant laquelle il nous a laissés à peu près désarmés comme chacun a pu le constater. Ne comptez pas sur moi pour reprendre l'antienne du gel, des masques, des lits d'hôpitaux supprimés, du confinement, etc... Non, ce que je voudrais souligner c'est l'incroyable pouvoir qu'ont pris certains médecins, ou plutôt que leur a donné un un gouvernement dépassé par les évènements.

  Cette puissance est incarnée en particulier par la docteur Delfraissy qui préside le Conseil scientifique covid-19, missionné par le Prince qui semble suivre aveuglément ses avis et ne mettre aucun frein à ses désirs. Il ne s'agit pas de mettre en cause un médecin qui présente un beau parcours professionnel, mais on peut constater que depuis une quinzaine d'années il a probablement passé plus de temps à présider des comités Théodule qu'à traquer les virus : directeur de l'agence nationale de recherches sur le sida,directeur de l'Institut de microbiologie à l'INSERM, coordinateur de la lutte contre le virus Ebola, président du comité consultatif national d'éthique...Excusez du peu. Les honneurs et le pouvoir finissent par monter à la tête et provoquer des rêves de domination totale. Le docteur Delfraissy me rappelle 2 célèbres médecins du répertoire. Comme le monsieur Purgon de Molière il s'impose en terrorisant le malade, parlant de de bilan à venir très lourd (or, des comparaisons faites avec d'autres épidémies montrent que c'est très discutable), de "grand choc", il affirme que sortir trop tôt du confinement serait une sorte de suicide collectif. Mais c'est aussi Knock rêvant de mettre tout un canton au lit. Lui, il conseille de garder prisonniers 18 000 000 de Français censés être plus fragiles (qu'il vienne y voir, le pleutre!) "en attendant de trouver un traitement préventif". Il nous la baille belle, du train où vont les choses, nous serons morts avant. Condamner à une détention prolongée tant de gens sans souci des conséquence sur leur moral et la société, c'est jouer les dictateurs fous. Qu'on le contrôle, vite!

  Autre médecin-vedette, le professeur Raoult, qu'on ne présente pas et qui a du moins le mérite d'avoir encore les mains dans le cambouis. Incontestablement son côté marginal et son aspect pittoresque séduisent, s'embarquer à 17 ans pour courir les mers a un petit côté Rimbaud. En fait ce bachelier littéraire évoque encore mieux Céline, un confrère à qui il ressemble par sa haute taille, sa tenue négligée, sa gouaille et son sens de la provocation. Comme Delfraissy il a eu une carrière universitaire brillante, mais c'est bien leur seul point commun. Quand le premier nous terrorise, l'autre nous rassure en nous affirmant que ce n'est pas si grave que ça, que ça sera terminé au printemps, que la bonne vieille nivaquine que connaissent tous les coloniaux va nous guérir. Il s'est acquis ainsi une immense popularité, est devenu une sorte de légende vivante : le savant génial découvrant le remède miracle dans une cabane au fond de son jardin. Cette popularité est telle que le prince lui-même est allé lui rendre visite à l'autre bout de la France. Est-ce à croire qu'il est tiraillé entre le docteur Tant-pis et le docteur Tant-mieux? Je ne sais pas, mais il est sûr qu'en nous fouaillant ou en nous flattant, en se servant de l'institution ou en la bousculant, tous les deux ont acquis un pouvoir qui peut facilement dériver.

  Bon, à part ça, vous venez de lire mon premier et dernier texte sur le coronavirus qui me sort par les trous de nez. Chaque jour le "Monde" y consacre 10 pages, on ne parle que de ça à la radio, avec d'insupportables témoignages de clampins, et on s'écharpe sur les réseaux sociaux, partout dans la rue : "gardez vos distances, lavez-vous les mains, mouchez-vous dans votre coude..." Au secours, je sens que je deviens fou!

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Commentaires
L
Je ne sais rien d'une éventuelle impréparation de l'Etat en la matière. Quand je dis Etat, le parle des politiques décideurs et des administrations. Si les décideurs hésitent, tâtonnent, bafouillent, avancent en réalité à l'aveuglette, les Administrations avec un grand A, elles, fonctionnent comme d'habitude d'abord en sortant le parapluie et en manquant, comme toujours, d'imagination et surtout d'une crainte viscérale du "privé" qui, comme toujours, doit se battre pour être entendu, même et peut-être surtout, lorsqu'il propose ses services. Mais ce qui m'agace le plus peut-être, ce sont les sempiternelles pleurnicheries de tous bords de gens qui se réclament "libres" mais reprochent à l'Etat de ne pas faire plus. Chacun peut, aussi, à son niveau, faire preuve d'initiative. Mais bon, ce que je dis n'engage heureusement que moi. Quand au confinement, il est le seul moyen trouvé, en France comme ailleurs, pour permettre aux "soignants" de prendre les malades en charge dans les moins mauvaises conditions. Pas plus. Pour moi, il ne me pèse guère d'autant qu'il peut m'arriver assez régulièrement de ne pas quitter mon courtil pendant tout un mois sinon plus. Sauf pour le coiffeur et là...
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