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Causons derechef
28 décembre 2019

2019 s'éloigne...

Que reste-t-il de cette année qui se termine en eau de boudin entre l'impréparation des uns et la défense farouche de leurs privilèges par les autres? la "clause du grand-père" peut-être qui m'aura bien fait rire. On y aura vu aussi le combat des gilets jaunes s'effilocher avec quelques sursauts de bête à l'agonie. Au tir forain toujours les mêmes têtes de turcs : Castaner que certains avec un remarquable sens de la nuance assimilent à un féroce gestapiste et Schiappa qui en prend d'autant plus pour son grade que c'est une femme (on est vite "cressonisée"en politique). Le premier est en fait un aimable jouisseur qui s'est pris pour Rastignac, quant à la seconde j'ai l'impression qu'on ne lui pardonne pas sa fougue juvénile et ses romans cochons. Venons-en au président qui chausse des bottes beaucoup trop grandes pour lui et collectionne les échecs en politique étrangère et les magouilles "ancien monde" en politique intérieure. Sous la morgue de Jupiter apparaissent tous ses défauts, voire ses tares. Deux faits-divers ont marqué les esprits : la noyade de Nantes et l'incendie de Notre-Dame. De chacun on a pu faire une analyse politique. Le noyé de Nantes était-il la victime d'une féroce répression policière contre les jeunes ou de la déliquescence d'un état incapable de faire appliquer ses lois? La malheureuse cathédrale, elle, a été prise dans des polémiques si typiquement françaises : chacun se croyait devenu architecte des monuments historiques et avait sa petite idée sur la façon de remplacer les poutres et cette flèche à propos de laquelle s'étripèrent Anciens et Modernes; et pour brocher sur le tout le Président aussi incompétent que les autres fixait aux travaux un délai absurde.

 Et la société? Elle va son train la société, mais certains vont un peu plus vite que d'autres. Quand les gueux ne sont pas bloqués par des grèves, ils subissent les rames bondées et les retards des trains ou pire, roulent au diesel pendant que les heureux urbains des grandes métropoles filent sur leur trottinette ou juchés sur une roue au grand dam des derniers piétons . Qui parlera de régression est un vieux réac racorni. Tiens, je parie que ce genre d'individu est aussi contre la PMA, cadeau que le président nous a promis pour l'année prochaine, et peut-être même - horribile dictu - ce grotesque est-il contre la procréation. Une visite à Carcassonne m'a donné l'occasion de pester contre un phénomène sociétal inquiétant, le développement exponentiel du tourisme avec toutes les nuisances qu'il entraîne dont l'appauvrissement culturel (Carcassonne et Angkor la même année, ça fait réfléchir...). 2019 a été aussi l'année de "l'appropriation culturelle", "touche pas à ma peau!ont dit les chiens de garde".

Parmi les morts illustres de l'année j'en ai retenu trois. Pourquoi ceux-là, je me demande un peu. J'aimais bien Karina, sans plus. Je crois en fait qu'elle me rappelle le premier Godard qui était génial. Pour les 2 autres, c'est le côté bon garçon de Chirac et le fait qu'il fut le dernier président avec de la prestance. Poulidor incarne ma nostalgie de la France rurale disparue, qui s'est transformée en "France périphérique, ce qui est tout autre chose. 

Terminons par quelques conseils culturels. Pas grand chose, en fait (je m'en tiens à mes billets). On peut lire L'oppoponax, un roman très "Editions de minuit" (n'ayez pas peur), Fontamara d'Ignazio Silone et le dernier Perez-Reverte (il écrit beaucoup, mais ça n'est jamais sans intérêt). Selon ma bonne habitude j'ai conseillé des films de Cannes qui n'étaient pas encore sortis et je ne me suis pas beaucoup trompé...J'avais recommandé Jeanne de Bruno Dumont, Once upon a time in Hollywood, Portrait de la jeune fille en feu, Alice et le maire, Les particules  d'un certain Harrison, film rare à la hauteur d'un Pialat. J'ai déconseillé fortement le dernier Depleschin, le dernier Dardenne bros, Les misérables (bon, d'accord, il a fait des entrées) et Mektoub, my love. Et puis, le cinéma ce sont aussi les salles, qui disparaissent hélas au profit des complexes à pop corn. Ne l'oublions pas

Commentaires
L
Beaucoup de mélancolie pour des péripéties ordinaires. Mais essayons de faire l'année qui vient un peu plus réjouissante. Sans oublier les plus pauvres et les plus fragiles qui subiront de plein fouet et comme toujours les dégâts des péripéties à venir.
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