Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Causons derechef
24 janvier 2019

Marlène fait de la télé

Allons bon, la belle Marlène a encore fait des siennes ! Dès qu'elle eut annoncé sa participation à l'émission "Balance ton poste" l'orage a éclaté, le moindre des reproches étant de prostituer le débat politique par ce choix qui n'était probablement pas le sien. Comment aurait-elle pu prendre seule une telle initiative alors que Macron compte beaucoup sur son Grand débat ? C'est lui, à mon avis, qui l'a envoyée au casse-pipe et il marque ainsi une nouvelle fois son mépris pour le peuple tout juste bon à se repaître des grasses plaisanteries de Cyril Hanouna,ce méprisable turlupin . Quoi qu'il en soit les critiques ont vite dérapé. Si l'épithète "inculte" était parfaitement justifiée au vu de son ânerie à propos de Galilée, on a vite dérapé dans le crapoteux et Estrosi n'a pas été le seul, chacun postant sur Facebook la photo la plus affriolante de notre sémillante ministre. Tous ont beau se défendre d'attaques ad feminam et de critiques sur le physique, elles sont là et pèsent sur l'ensemble des femmes politiques depuis bien longtemps. 

En 1991 Edith Cresson (vous vous souvenez d'Edith Cresson ?) est nommée premier ministre par François Mitterrand et aussitôt une partie des médias et l'opposition se déchaînent contre celle qui est la première en France à exercer cette fonction. On daube son cursus universitaire peu prestigieux, on épingle ses formules à l'emporte-pièce pas toujours très heureuses : "La Bourse, je n'en ai rien à cirer" ou les Japonais qualifiés de "fourmis jaunes" et les Anglais de pédés...Mais surtout on fait courir le bruit qu'elle a dispensé ses faveurs au Prince qui l'en a ainsi récompensée (soupçon que personne n'a jamais émis à propos de Schiappa, on se demande bien pourquoi...). Sa cote dans les sondages s'effondre et on peut penser que si elle est remplacée au bout d'un an, ce n'est pas seulement parce que son gouvernement a connu des heures difficiles avec l'inflation, le chômage, l'affaire Urba et les premiers problèmes migratoires. Figurait aussi dans son équipe Elisabeth Guigou (ah! si vous aviez connu Elisabeth Guigou en ce temps-là...) dont la blondeur et l'air un peu hautain évoquaient pour certains la marquise de Merteuil, pour d'autres une miss Domina. Un reste de galanterie empêche généralement de s'attaquer à celles qui sont moins favorisées physiquement (mais n'est-ce pas là, d'ailleurs, du sexisme?),encore qu'il y ait quelques exceptions que cette même galanterie m'empêche de rappeler. Ce sexisme s'exprime aussi à travers la vision traditionnelle de la femme : si elle n'est pas courtisane, c'est une mère de famille et alors, si elle fait campagne ou exerce des fonctions importantes, qui gardera les enfants, comme dit Fabius ? Revenons à Marlène Schiappa sur qui on s'acharne plus que sur aucune autre (à l'exception peut-être de Taubira, mais je ne suis pas loin de penser que celle-ci le mérite...) alors que les mesures prises par son ministère ne tirent pas à grande conséquence. Pourquoi choque-t-elle tant ? On voit sur les écrans une femme épanouie aux formes voluptueuses, à la bouche gourmande, aux yeux vifs, à l'abondante chevelure en liberté. Ne devrions-nous pas être heureux, hommes ou femmes, de contempler une image de la femme libre, désirable et désirante incarnant la France ? Eh bien, non. A croire que les Français ne valent pas mieux que les Anglais comme dirait Edith Cresson... 

Publicité
Publicité
Commentaires
Causons derechef
Publicité
Archives
Publicité