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Causons derechef
4 janvier 2018

"A Champigny et ailleurs, tout le monde déteste la police"...

Ce qui s'est passé la nuit de la Saint-Sylvestre à Champigny semblait presque un cas d'école : un bande de jeunes de la "diversité" essaie de s'introduire dans une soirée privée qu'on imagine dans un premier temps réservée aux "Blancs", le ton monte et les organisateurs font appel à la police; les jeunes, frustrés et se croyant victimes du racisme, s'en prennent aux policiers et en lynchent deux avant de s'enfuir et de poster sur Internet la scène. Aussitôt les réseaux sociaux s'enflamment et réclament pour ces sauvageons les peines les plus lourdes, dénoncent leur lâcheté et l'impunité dont ils jouissent. Comme on peut s'y attendre, la réaction est tout autre dans les cités où voir un flic frappé et humilié est toujours jouissif et venge des contrôles fréquents. En fait, les choses sont un peu différentes et ne peuvent être ramenées à une guerre inter-communautés.

La "soirée" avait été organisée par une sorte de margoulin de "l'évènementiel" qui occupait indûment pour l'occasion un hangar dans une sinistre zone industrielle de la ville et offrait à ses invités payants la possibilité de danser jusqu'au bout de la nuit sur des musiques très "ethniques". Ses affiches promettaient 800 participants, or le hangar ne pouvait contenir que 200 personnes. Le succès dépassa ses espérances et les quelques vigiles engagés ne tardèrent pas à être dépassés par la foule qui voulait entrer et s'énervait, d'où l'appel à la police et ce qui s'en suivit. Affaire assez banale comme on a pu en voir lors de nombreux concerts de rock, par exemple, mais elle montre quand-même comment sont considérés la loi et l'ordre dans les banlieues. Le premier adjoint au maire de Champigny s'est répandu dans les médias pour dire, d'une part qu'on avait brûlé moins de voitures dans sa commune que l'année passée et d'autre part que tout était la faute du margoulin qui avait enfreint l'interdiction de recevoir du public dans les lieux. Admirable : incendier des voitures est donc la norme et on doit se réjouir quand les chiffres baissent ! Concernant l'interdiction, on peut rigoler : depuis plus d'un an la mairie fermait les yeux sur l'utilisation de ce local par une église évangélique, avec, on peut le supposer, une forte majorité de fidèles antillais; quant au spectacle de la Saint-Sylvestre il était annoncé dans la ville par des affiches qui promettaient 800 participants et il était facile de prendre une mesure de fermeture. Oui mais voilà, tenir une des dernières municipalités communistes de la banlieue rouge implique des ménagements à l'égard de toutes les communautés exogènes censées voter pour vous, et donc de ne les priver ni de lieu de culte (église ou mosquée) ni de musique, leur divertissement favori, et ce ne sont là que deux exemples. Alors la loi là-dedans, même pour le premier magistrat de la cité...

L'incident, d'autre part, révèle en quelque sorte la quintessence des sentiments des djeunes envers la police. Le tabassage n'est pas dû, en effet à une "agression" de la part de celle-ci : tentative d'arrestation d'un dealer, course-poursuite après un scooter volé, fouilles intrusives, "mauvais regards"...Non, pour les lyncheurs tout flic portant son uniforme (et cela s'étend maintenant aux pompiers), en toute circonstance, est un ennemi qu'il faut abattre, et quand le flic est une fliquesse leur plaisir s'accroît. Je ne pense pas que "Tout le monde déteste la police" comme le proclame le slogan idiot des autonomes ou autres black blocs mais pour eux c'est sûr. Ou peut-être pas, et c'est là qu'intervient le jeune Ali, le chevalier blanc qui a aidé la policière à se relever et l'a protégée. Est-ce seulement une question de proportion entre les imbéciles sadiques et lâches qui riaient et ceux qui ont en eux des sentiments de simple humanité comme la protection du faible ? La scène a bien entendu été filmée et, selon l'expression consacrée, la vidéo a été virale, mais comment faire le départ entre ceux qui se réjouissaient et et les réactions du type "scrogneugneu, ne touchez pas à la police de la République ?". Des incidents semblables se multiplient et nul doute que les coupables quand ils sont attrapés sont sévèrement punis, ils sont envoyés en prison où ils se radicaliseront...On al'impression parfois que c'est trop tard, que l'intégration, mal conçue au départ, ne réussira jamais (la faute au chômage, au racisme, à l'école, à tout ce que vous voudrez) et qu'on n'arrivera jamais à sortir de cette guerre civile larvée. A moins qu'il n'y ait cent, mille Ali qui finissent par s'imposer. C'est la nouvelle année, gardons espoir...

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