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Causons derechef
30 août 2016

L'été du burkini

Est-ce ainsi que l'été 2016 restera dans les mémoires ? Le grand débat sur ce sujet (tiens, on a oublié les morts du 14 juillet) commence à me gonfler presque autant que les résultats de nos athlètes aux Jeux olympiques et je le jure devant Dieu et devant les femmes, c'est la dernière fois que j'y ajoute mon grain de sel, celui d'un naturiste qui pense que burkini ou bikini c'est bonnets blancs ou blancs bonnets et que si des femmes sont opprimés, pas mal d'hommes ne sont pas libérés qui s'habillent de caleçons grotesques pour les mouiller aussitôt.

Ce vêtement qui fait penser à un film de SF à petit budget des années 50, comme L'invasion des femmes sélénites, valait-il qu'on fasse tant de bruit, au point de réveiller chez tous les anglo-saxons de par le monde un French bashing jamais vraiment endormi ? Dans les pays protestants les pharisiens s'en donnèrent à coeur joie. L'Australie, qui sous-traite à Nauru ses réfugiés parqués là-bas comme des animaux, nous fait la leçon. Les Etats-unis qui massacrent allègrement leurs nègres et remplissent leurs prisons avec ceux qui survivent, nous traitent de racistes. L'Angleterre s'indigne, fière que sa capitale héberge le Londonistan et d'avoir un maire d'origine pakistanaise (la belle affaire ! La nôtre vient d'Espagne et ne fait guère d'étincelles...). En France on a eu droit à un torrent d'invectives, d'arguments parfois spécieux, d'appels solennels. Publicistes, juristes, journalistes de mode, hommes politiques, féministes (ne manquaient que les penseurs pas encore rentrés du Luberon) sont intervenus avec une passion qui eût mérité un meilleur objet. Ce bout de chiffon ridicule où la femme s'enveloppe devint un  symbole de l'oppression de la Femme ou un miroir du racisme français. La plage étant le grand théâtre de ce psychodrame, des maires de stations balnéaires, incontestablement  soutenus par leur population, prirent des arrêtés pour interdire cette tenue avec des arguments parfois contestables sauf un : le risque de trouble à l'ordre public. On peut se demander s'il n'aurait pas mieux valu écraser le coup, laisser les musulmanes s'envelopper dans leur sac et ne quasiment rien montrer de leur peau et de leurs poils réservés à leur seigneur et maître. Leur présence aurait même égayé nos plages : "Mais non, mon chéri, ce n'est pas Belphégor, c'est une dame". C'aurait été une symphonie de couleurs : noir pour les épouses et mères avec versets du Coran pour se protéger de la lubricité masculine, pastel pour les pures jeunes filles qui ensanglanteront le drap de la première nuit, blanc pour les petites filles avec impression "hello kitty". Mais ça ne s'est pas fait, interdictions et contre-interdictions, condamnations et recours se sont enchaînés, ce qui a eu pour effet de faire monter la pression. Jusque là pas de trouble à l'ordre public mais je vous fiche mon billet que ça va venir. Les lazzis vont pleuvoir, puis les injures, les lames sortiront, les voitures brûleront et on finira par avoir des victimes, ce que les responsables déploreront avec des larmes de crocodiles. Il y aura d'autres Sisco en plus hard. Cela dit le débat aura été révélateur, il aura montré que la "diversité" et le multiculturalisme ne sont pas aussi bien acceptés qu'on veut le faire croire. Quelques masques sont tombés : les femmes musulmanes savent maintenant qu'elles devront se libérer sans l'aide des féministes françaises dont une grande partie sont aux côtés du mâle maghrébin parce qu'il est maghrébin; ce qu'il fait de sa moukère ne les concerne pas. L'affaire n'est sûrement pas terminée, loin s'en faut, mais avec la rentrée on aimerait bien passer à autre chose : les sujets de mécontentement ne manquent pas et celui-ci tourne à la rengaine.

 

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