"Dans la Haute-Rue à Cologne /Elle allait et venait le soir"...
Je doute fort que beaucoup des jeunes gens pleins d'alcool et de sang qui se sont "amusés" dans cette ville aient lu "Marizibill" le poème d'Apollinaire qui évoque une prostituée qui "se mettait sur la paille pour un maquereau roux et rose " l'ayant tirée d'un bordel de Shangaï. Pourtant c'est bien de la même façon qu'ils ont considéré toutes les jeunes Allemandes qui fêtaient la nouvelle année entre gare et cathédrale : elles étaient "Offerte[s] à tous en tout mignonne[s]". Toutes ces Européennes à la tenue sexy, au regard hardi et à la chevelure libre, ne peuvent être que des putes qui ont fait bon marché de leur précieuse virginité et sont donc un gibier de choix pour tous les mâles en rut que ne peuvent satisfaire leurs soeurs corsetées dans une vertu à elles imposée. On peut bien le dire, maintenant que tout le monde l'a dit, les agresseurs étaient presque tous "d'origine arabe ou nord-africaine". Le poids de la loi religieuse mais encore plus du regard des autres les contraint tellement et entraîne de telles frustrations que ça ne peut se libérer, rarement, que par la violence. Rappelons-nous les viols place Tahrir, au moment du printemps arabe, commis par des voyous parfois, mais aussi par des hommes qui se croyaient démocrates et progressistes, mais ne l'étaient pas en-dessous de la ceinture. Et ne parlons même pas des homosexuels qui eux n'ont droit, selon les pays, qu'à la mort, la torture ou la névrose. Du reste ce simulacre d'acte sexuel qui consiste à arracher les vêtements, se repaître de la vue d'un sein, caresser une fesse, les laisse sur leur faim mais cette frustration n'est rien à côté de ce qu'ont pu ressentir les victimes entourées d'hommes ivres, hurlant, brutaux qui les serraient, sans espoir de secours d'une police peu nombreuse et débordée. Pensons aussi à leur petit ami, époux ou frère qui ont subi l'humiliation de ne pouvoir les défendre. Si tout cela ne rend pas raciste qui ne l'était pas, j'aime mieux être pendu.
Ce qui nous amène au problème actuel des réfugiés en Europe. L'Allemagne en 2015 seulement en a accueilli plus d'un million et voudraient qu'une partie soit répartie en Europe, mais beaucoup de pays n'en veulent pas et les frontières se ferment les unes après les autres (il y a quelques mois, c'était haro sur Orban, ce "croix-fléchée", ce nazi, maintenant tout le monde fait comme lui). Laissons de côté l'immigration économique dont on ne sait trop si elle enrichit un pays en boostant son activité ou si elle appauvrit ses citoyens en leur prenant leur travail, la majorité des immigrants actuels est constituée de réfugiés politiques. C'est évidemment un devoir de les accueillir mais cela pose des problèmes immenses : gérer un flux qui semble intarissable, les loger et les nourrir dans un premier temps, leur apprendre la langue (bon courage à ceux qui choisiront la Hongrie malgré Orban...), leur trouver du travail, etc...L'Allemagne fait ça plutôt mieux que beaucoup d'autres pays mais là elle est submergée et l'entêtement de Merkel, qui refuse tout contrôle, y est pour beaucoup. Ce qui s'est passé à Cologne ne va pas l'aider. En effet le problème n'est pas seulement économique (après tout l'Allemagne est riche), c'en est aussi un de mentalité et de civilisation. Je ne voudrais pas faire de la morale, mais il y a dans ces hommes qu'on a mis à l'abri et qu'on entretient une ingratitude révoltante (je sais, ça fait dame patronesse indignée parce qu'un pauvre refuse son pull-over mal tricoté en l'injuriant, mais j'assume) entretenue par un discours anticolonialiste primaire "Ils nous ont colonisés (ou vendus comme esclaves) maintenant ils nous doivent tout jusqu'à la fin des temps". Il y a aussi le refus de se plier aux usages et aux lois (les flics allemands ont été bouleversés de constater qu'ils n'obéissaient pas à leurs injonctions. Les pauvres, on devrait les envoyer en stage dans les "quartiers"...). Ils doivent apprendre que la Femme n'est pas une serpillère pour mâle frustré, mais un être lui aussi doté de libre-arbitre et qui embrasse qui elle veut (si c'est trop difficile après des siècles d'Islam, il va falloir que Merkel arrondisse leur petit pécule pour qu'ils puissent aller le samedi soir dans les "Eros-centers"). On a l'impression que cette nuit était comme une sorte de prise de pouvoir comme on peut le constater dans nos "quartiers" : "Nous serons de plus en plus nombreux, la ville nous appartient". Bon, admettons que ce soit là un fantasme né de cette peur de l'Autre que dénoncent tous les bons esprits...Mais la réactions du peuple allemand ne sera peut-être guère plus nuancée et cette nuit d'orgie pourrait être annonciatrice de nuits d'émeutes plus graves, et pas seulement en Allemagne.