Dans un sondage commandé récemment par le Parisien libéré et resté mystérieusement sous le boisseau, on demandait quel homme politique pouvait faire mieux que François Hollande. Or, à la surprise générale (et les sondeurs ou leurs commanditaires n'aiment pas être surpris), ce fut DSK qui arriva en tête avec un confortable 56%. Est-ce à cause de ses talents de prof d'économie ? On peut en douter : les Français n'ont pas vraiment été reconnaissants envers "le meilleur économiste de France" quand Raymond Barre s'est présenté à leurs suffrages. L'explication est plutôt à trouver dans le désir exprimé par de nombreuses gens sur les réseaux sociaux : il nous faut un homme à poigne, un De Gaulle, un Poutine (on appréciera le rapprochement), un homme, un vrai, quoi ! Or DSK est cela et plus encore, sa puissance sexuelle en fait une sorte d'animal mythique, un taureau zélé, un infatigable étalon qui mériterait de nous servir de totem plutôt que notre coq déplumé dont le cocorico ne s'entend plus en dehors de notre pré carré. Quel contraste avec un Hollande ectoplasmique qui tourne autour du pot au lieu de l'investir franchement voire brutalement ! L'un effleure la rugueuse réalité du pouvoir, on sent que l'autre l'empoignera, l'étreindra. Ah! que le temps vienne où ce flamboyant président s'installera en son palais. Plus d'énarques constipés et de conseillers grisâtres autour de lui mais le sympathique Dodo-la-saumure pourvoyeur attitré du Prince et responsable de ses menus-plaisirs. Quand celui-ci se rendra chez sa maîtresse du moment, que dis-je du moment ? du jour, ce ne sera pas dissimulé sous un casque intégral comme un curé du XIXème siècle se rendant au bordel caché sous son riflard, mais dans un cabriolet de sport précédé d'un escadron de motards de la Garde républicaine. Et le peuple de Paris applaudira ce président qui lui aura rendu sa fierté. La discrète résidence de la Lanterne à Versailles abritera des fêtes où règnera la plus grande licence, oligarques russes et émirs du Golfe se bousculeront pour y être invités et sauront ne pas se montrer ingrats. Hors de nos frontières, le Français bombant le torse et frisant ses moustaches marchera en conquérant, nimbé de la gloire présidentielle, et les belles étrangères tomberont comme fruits mûrs. Et que dire des réunions de chefs d'état : quand le grand Prédateur y paraîtra dans un nuage de phéromones, toutes et tous seront subjugués et la parole de la France prévaudra. Pardonne-nous, ô Dominique, nous ne savions pas ce que nous faisions en te bannissant, reviens-nous vite, ô notre sauveur !