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Causons derechef
24 mars 2013

Edwy Plenel, Didier Pourquery : Cotonet mange son chapeau

Pour Plenel, je ne mangerai que la plume et le ruban. Certes les faits semblent lui avoir donné raison à propos de Cahuzac (brandir la "présomption d'innocence" tient maintenant du mantra), d'ailleurs je pensais moi aussi qu'il était coupable. On n'a jamais parlé du "bon docteur Machin" à propos de chirurgien esthétique, ce sont, avec les dentistes et les avocats, les êtres les plus avides, et que faire quand on est pourri d'argent sinon le mettre en Suisse ? Je dois reconnaître que les méthodes pour "sortir" les affaires que son officine emploie sont probablement les seules opérantes, elles n'en restent pas moins débectantes. L'est aussi la maniére un peu sadique de distiller l'information, de la livrer en tranches, de traquer sa victime et de ne sonner l'hallali qu'au dernier moment pour ne lui laisser aucune chance. Enfin, si objectivement on doit admettre son efficacité, le personnage est tellement antipathique qu'on n'a pas envie d'être indulgent. Il a probablement rêvé d'être un grand journaliste, une plume, et se retrouve à pratiquer le journalisme d'enquête, en termes grossiers être un fouille-merde, il a été viré du "Monde", il n'a pas réussi son passage du trotskisme à la social-démocratie et à ses prébendes, alors il essaie de se venger et promène partout son air crispé et malheureux.

Pour Didier Pourquery je mangerai la coiffe aussi. Je détestais ses éditoriaux quand il était rédacteur en chef du "Monde 2", premier avatar du supplément dominical de ce quotidien. Ils empestaient le chrétien de gauche et il a donné sa pleine mesure dans son commentaire des fadaises de Stéphane Hessel. Je trouvais aussi très mauvais son magazine mais rétrospectivement, quand on voit ce qu'il est devenu, il parait d'une grande hauteur intellectuelle. Ce n'est plus maintenant qu'un support publicitaire pour produits de luxe, de la merde sur papier glacé, un magazine pour pétasses friquées et cadres incultes habitant Neuilly et roulant 4-4. Les "articles de fond" portent sur des pipoles, sportifs ou amuseurs de la télé, le peu de texte y est enfoui sous les photos, quant au cahier "culture" il n'y est question ni de livres, ni de films, ni d'expos. Or Pourquery a trouvé sa voie en tenant une chronique hebdomadaire sur la langue, notre langue de tous les jours avec ses tics, ses modes, ses inventions. Il y montre beaucoup de finesse et de compétence. Je crois qu'il fait aussi avec talent de la critique littéraire. De beaux progrès, élève Pourquery, continuez !

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